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Tour du vent

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Thèmes particuliers

Zour Khaneh (maison de la force)

Tchaï khaneh (maison de thé )

Novrouz (Nouvel An)

Achoura

Bazar                                                  

     Le bazar est l'un des chefs d'oeuvres de l'architecture iranienne. Dans toutes les villes d'Iran, il y a des bazars. Autrefois les bazars étaient situés dans le centre et constituaient la cour commerciale de la ville. Aujourd'hui les bazars qui ont conservé ce rôle sont rares.

     Autrefois les bazars se composaient d'une allée principale et de plusieurs allées transversales. De chaque côté de l'allée il y avait des ruelles parallèles à cette dernière, dénommées "ruelles de caravanes". L'allée principale du bazar donnait en général sur la route qui conduisait à l'entrée principale de la ville et les caravansérails s'édifiaient entre l'allée principale et les ruelles de caravanes. Ainsi les caravanes arrivaient directement aux caravansérails  et en sortaient de même.  La règle islamique de la concentration des commerces en un lieu unique, de leur ségrégation par professions dans certains bazars, est encore respectée. Les bazars sont toujours le centre de la vente de l'artisanat et le quartire le plus animé de la ville.

     Le plus grand bazar de l'Iran est celui de Tabriz. Quel que soit le circuit, les touristes peuvent voir ncore les vestiges des caravansérails qui longent les vieilles routes commerciales cachées souvent par les routes actuelles. A l'époque achéménide (550-330 av. J.-C.), Darius fonda le premier service postal en construisant des routes modernes jalonnées de caravansérails servant d'étapes aux voyageurs et aux facteurs. Si les plus anciens qui existent, datent des Sassanides (224-642 après J.-C.), la plupart de ceux qui sont encore debout et en bon état remontent au règne de Chah Abbas (1598-1629) qui en a fait construire 999. En ville, ils jouxtaient souvent le bazar de manière à faciliter le transfert des marchandises directement des animaux aux étals. On apprécie le calme de leurs petites cours, ornées d'un petit bassin à jets d'eau bordé de quelques arbres.

Caravansérail

     Quel que soit le circuit, les touristes peuvent voir encore les vestiges des caravansérails qui longent les vieilles routes commerciales cachées souvent par les routes actuelles. A l'époque achéménide (550-330 av. J.-C.), Darius fonda le premier service postal en construisant des routes modernes jalonnées de caravansérails servant d'étapes aux voyageurs et aux facteurs. Si les plus anciens qui existent, datent des Sassanides (224-642 après J.-C.), la plupart de ceux qui sont encore debout et en bon état remontent au règne de Chah Abbas (1598-1629) qui en a fait construire 999. Ces constructions, souvent fortifiées, offraient une protection efficace contre les attaques de bandits. En ville, ils jouxtaient souvent le bazar de manière à faciliter le transfert des marchandises directement des animaux aux étals. On apprécie le calme de leurs petites cours, ornées d'un petit bassin à jets d'eau bordé de quelques arbres.

Qanat

     Le problème de l'approvisionnement en eau se posait déjà à une époque très ancienne en Iran . Pour étendre au maximum dans les plaines les possibilités de culture, les Iraniens sont passés maîtres dans la technique des galeries d'amenée des eaux souterraines, les qanâts. En Iran ces derniers ont vu le jour sur le plateau central vers le 8e siècle av. J.-C. et sont vraiment la technique nationale iranienne d'utilisation des eaux.

    Une solution bien adaptée au pays a été développée et reste aujourd'hui, à certains endroits, presque inchangée : la construction de conduites souterraines, ou qanâts, qui permettent de capter l'eau des nappes de piedmont (plaine alluviale glaciaire de pente faible) et de l'amener plus loin vers l'aval de la plaine. Il faut d'abord creuser un puits jusqu'à une source souterraine située en amont de l'endroit à irriguer puis un tunnel permettant d'apporter l'eau selon une inclinaison très douce, 0,5° au km. Le cours du qanât peut être suivi à la surface par une série de puits creusés, à intervalles réguliers, qui permettent aux ouvriers de respirer sous la terre, d'évacuer les déblais et d'entretenir les canaux.

       Certains qanâts peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres (maximum de 150 km dans la province de Khorassan) et descendre jusqu'à 300 mètres de profondeur (la meme région). Beaucoup d'oasis sont entièrement pourvues en eau par ces qanâts et ne dépendent pas de puits ou de sources naturelles. Le pays en compterait des milliers. Vu d'avion leur tracé apparaît très clairement, jalonné par l'alignement des alvéoles boursouflées qui sont les orifices des puits.

       La convergence des qanâts, organisée vers des points appropriés, permet de développer de grandes oasis car la vie iranienne est placée tout entière sous le signe de l'aridité. Un critère significatif en est la limite de l'agriculture dépendant des pluies. La plus grande partie du pays se trouve au-delà de cette limite, et la culture n'y est possible qu'avec le secours de l'irrigation. Auparavant, le surplus de l'eau était orienté vers divers quartiers à tour de rôle pour remplir les réservoirs publics.

       Non seulement la réparation des anciens, mais même la construction de nouveaux qanâts demeure une nécessité et une pièce maîtresse de toute l'utilisation des eaux. Les calculs de rentabilité montrent que la rentabilité de la construction de nouveaux qanâts s'échelonne entre 7% et 25% par an, soit nettement plus que bien des barrages importants, surtout en année sèche. Le débit total des qanâts iraniens est évalué de 5 à 900 lit/sec.

     Le développement des procédés traditionnels, à côté des techniques nouvelles, demeure un impératif. L'édification et l'entretien des qanâts  posent des problèmes financiers considérables aux paysans. Elles doivent être assurées par des coopératives paysannes, aidées par des subventions gouvernementales sinon bientôt cette technique tombera dans l'oubli. Avec le développement des centres urbains beaucoup de qanâts ont été couverts par les constructions. Récemment on a eu recours à des puits profonds atteignant la nappe phréatique et amenant l'eau en surface avec des motopompes, mais les agriculteurs préfèrent les qanâts aux puits car ils n'ont besoin ni de carburant ni d'électricité pour couler sans arrêt.

Hammam

     Le hammam est une institution populaire des plus vivantes en Iran . Le plus ancien que nous connaissons est celui du palais Tatchar de Darius à Persépolis. Cette invention Iranienne a progressivement séduit tout l'Orient. C'est un lieu de détente accessible à tous, qui offre beaucoup plus que le service fonctionnel d'un bain douche municipal. Le hammam fait partie de la vie de tous les jours, des rites du mariage et des relevailles (convalescence) en un mot, on ne va pas uniquement au hammam par hygiène, mais bien pour une sorte de rénovation du corps, une manière de purification. A vrai dire, on y va aussi pour se distraire, pour retrouver des amis, pour bavarder. Certaines heures sont réservées aux femmes, d'autres aux hommes.

     Vous vous déshabillez, ne gardant pour tout vêtement que le "long" la grande étoffe rouge qui sert de pagne. Le client se livre d'abord à un prélavage consciencieux et lorsqu'il est prêt, il appelle le karégar qui se met à le masser avec vigueur, faisant craquer les articulations, pétrissant le dos et la poitrine d'une main experte. Ensuite, tandis que le baigneur repose sur le côté, l'impitoyable kissé kèche saisit un gant rêche enduit d'une argile spéciale, la "séfid ab" et se met en devoir de gommer les peaux mortes et les dernières impuretés de la peau. Le patient est alors savonné avec un nouet moussant (linge dans lequel on a placé une substance pour la faire infuser) puis sans crier gare, rincé à grands seaux d'eau très chaude. On sort de l'aventure détendu et léger. Les soigneurs masculins s'occupent des hommes, tandis que des femmes prennent soin de la gente féminine. Les mères de famille apprécient grandement le hammam qu'elles fréquentent avec toute leur progéniture. Elles y restent des heures, y rencontrent leurs amies, s'y font apporter du thé et des douceurs et papotent à en perdre haleine. Les hammams se composent :

- d'une salle d'entrée située au fond d'un couloir sinueux qui semble s'enfoncer dans les entrailles de la terre,

- d'une salle chaude comprenant un réservoir d'eau chaude et un réservoir d'eau froide,

- Au milieu de la salle d'entrée, servant aussi de vestiaire,  il y a un joli bassin avec des jets d'eau rafraîchissants.

     Malheureusement, les hammams traditionnels ne fonctionnent plus car les salles de bains les ont remplacés. Pour conserver le souvenir agréable des hammams d'antan, plusieurs d'entre eux se sont transformés en maison de thé.  

Badguir

     Les Iraniens utilisaient au mieux les données de la nature. La chaleur torride dans les villes désertiques de l'Iran a causé l'apparition des badguirs (tours du vent), ancêtres de la climatisation. Elles sont construites sur les toits et sont percées d'une série d'ouvertures dans la partie supérieure.        Les tours du vent sont un système de ventilation extrêmement efficace. Elles sont destinées à recueillir et à faire circuler le moindre souffle d'air dans les habitations. Le vent pénètre dans la tour placée parfois au-dessus d'un bassin d'eau, rafraîchissant ainsi l'air.  Les Iraniens ont inventé des réfrigérateurs pour boire glacé tout l'été, grâce aux réserves de neige ou de glace qu'on emmagasinait l'hiver dans des souterrains.

Yakhdan

     Certaines villes désertiques comme Kerman abritent des vestiges de yakhdan (glacière) qui sont en brique cuite. Elles sont ovales et enterrées à moitié. A côté de chaque glacière, il y a de grands murs pour ombrager les canaux peu profonds se trouvant à leurs pieds. Les jours où la température descendait au dessous du zéro, on mettait de l'eau dans les canaux et lorsqu'elle était gelée sous l'effet du froid on transférait les blocs de glace dans la glacière pour les conserver pendant l'été. Parfois même, on pressait la neige pour en faire la glace.

Situation géographique

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Situation géographique et divisions administratives

     La République Islamique d'Iran (nom officiellement adopté en 1934), qui a une superficie de 1,648,195 km², se limite au nord par l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la mer Caspienne et le Turkménistan, à l'est par l'Afghanistan et le Pakistan, au sud par la mer d'Oman et le golfe Persique et à l'ouest par l'Iraq et la Turquie. Le total des frontières terrestres iraniennes est de 6031 km et celui de ses frontières maritimes de 2700 km.

     Suivant les dernières divisions administratives, l'Iran est divisé en 30 provinces. Chaque province est administrée par un préfet, chaque canton par un sous-préfet et chaque district par un chef de district. La province la plus vaste de l'Iran est le kerman avec une superficie de 232 963 km² et la moins grande est Qom avec une superficie de 11 240 km².

Racht

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

La Caspienne

     La mer Caspienne, avec une surface de 424 200 km² et d'une profondeur moyenne de 170 m, est le plus grand lac du monde. Elle se partage entre l'Iran, l'Azerbaïdjan, la Russie, le Kazakhstan et le Turkménistan. Les côtes de la Caspienne s'étendent sur 657 km en territoire iranien. Le rivage méridional de la Caspienne s'étend comme une bande couverte de belles forêts denses. A l'heure actuelle, le territoire iranien comprend 7,6% de forêts (12 526 282 km²) dont 19% sont constituées par les forêts du sud de la mer Caspienne.

     Les provinces de Guilan, de Mazandaran et de Golestan occupent toute la zone côtière du nord de l'Iran. Elles s'étendent respectivement d'ouest en est et présentent une topographie variée. La côte reçoit de 1500 à 1800 mm de précipitations par an et se prête à la culture du riz, du thé, du coton, des olives et des agrumes. La mer Caspienne se situe à une trentaine de mètre au-dessous du niveau de mer. L'occupation humaine sur la côte est très dense.

     La chaîne de l'Alborz, qui constitue un obstacle très difficile entre le plateau iranien et les basses terres du littoral de la mer Caspienne, empêche les nuages de la mer d'atteindre l'intérieur du pays. En conséquence, si les flancs nord de l'Alborz sont recouverts d'épaisses forêts, ses flancs sud sont pratiquement dénués de végétation. Le versant nord du massif abrite une faune importante. La chaîne se prolonge du nord-ouest au nord-est où les montagnes sont moins hautes. Les contrastes s'établissent alors de l'ouest en est, en fonction de l'humidité plus ou moins grande, de la densité du tapis végétal et des groupes ethniques.

     L'Alborz compte plusieurs pics, au-dessus de 4000 mètres, dont le plus haut est le Damavand (5671 m), le point culminant du pays. La traversée de l'Alborz par la route permet non seulement de voir des paysages spectaculaires, mais d'apprécier la rapidité avec laquelle se fait la transition d'un climat désertique à un climat presque sub-tropical. Quelque soit l'itinéraire choisi pour traverser la montagne, les impressions sont puissantes à l'entrée dans la plaine. La côte caspienne est une destination de week-end et de vacances très prisée des Iraniens, surtout des habitants de la capitale. Les forêts et les montagnes de la région se prêtent à de belles randonnées. Ici, il ne faut pas chercher de vestiges archéologiques intéressants ; on va au nord pour voir l'Iran verdoyant!

Racht


     Racht est la capitale de la province de Guilan. C'est autour de la grande plaine du delta du Safid Roud, la plus vaste du littoral caspien, que s'est constitué l'unité régionale du Guilan. La province occidentale de Guilan (littéralement, le pays des Guils) est très montagneuse et la population est concentrée autour de Racht, la ville la plus active et la plus peuplée de la côte caspienne.

     Racht connut l'apogée de sa prospérité à la période qadjar (1795-1925) grâce au commerce avec la Russie. La proximité de la Russie a eu une certaine influence sur l'histoire du Guilan. Avec 1800 mm de précipitations, Racht est la ville la plus humide du pays. Les habitants du Guilan parlent le guilaki, un dialecte persan. Sans grand attrait, Racht est le point de départ idéal pour sillonner les environs, surtout Massouleh (57 km) et Bandar-é Anzali (33 km).

     En dehors du riz, la grande ressource traditionnelle du Guilan était la production des cocons de soie, une activité maintenant fort réduite. Le Guilan est célèbre pour ses oliveraies (autour de Roudbar), ses rizières et ses plantations de thé (autour de Lahidjan). Mais le produit le plus renommé de la région est sans doute le caviar, la perle noire. La pêche est plus ou moins pratiquée sur toute la rive sud de la Caspienne. Les pêcheries du Guilan furent considérablement développées par les Russes au 19e siècle.

Bandar-é Anzali

      Le port principal de la mer Caspienne est Anzali, situé à 33 km de Racht. C'est à partir de la fin du18e siècle que le commerce, désormais russe, fixe son point d'ancrage à Anzali. Les Russes, décidés à régner en maîtres sur le commerce en mer Caspienne, établirent un comptoir commercial à Bandar-é Anzali, profitant ainsi de la situation exceptionnelle de ce port. La ville connut alors un véritable essor et devint le grand port du sud de la Caspienne. Anzali a encore aujourd'hui des activités commerciales avec les Etats de l'ancienne Union soviétique. Le principal attrait d'Anzali est sa lagune qui est l'une des régions les plus importantes de l'Iran pour le passage d'oiseaux migrateurs. Anzali possède une grande usine de production de caviar, gérée par la "Compagnie iranienne de la pêche".

Les attractions secondaires du Guilan :

Le mausolée de Cheïkh Zahed (Lahidjan)

Les champs et les fabriques de thé (Lahidjan)

Le musée de l'histoire du thé d'Iran (Lahidjan)

Le mausolée de Tchahar Ovliya (Quatre Gardiens) à Lahidjan

Le mausolée de Seyed Djalal-é Din , lieu de pélerinage le plus important de la région caspienne (Astaneh-é Achrafiyeh)

Le bazar des poissonniers (Anzali)

Sari

     Sari est la capitale de la province de Mazandaran. Dans sa partie occidentale, le Mazandaran ressemble passablement au Guilan. Cependant, le climat devenant plus sec au fur et à mesure que l'on progresse vers l'est, les cultures changent, les champs de blé, les arbres fruitiers et les agrumes remplacent peu à peu le thé. Aujourd'hui, grâce à la liaison routière avec Téhéran, l'ouest du Mazandaran comprend trois des destinations favorites des habitants de la capitale pour leurs vacances: Ramsar (célèbre pour sa station balnéaire), Tchalous (réputée pour sa route impressionnante) et Kalardacht (le paradis de la Caspienne). Une très belle route de montagne relie Tchalous à Téhéran (195 km). La route qui s'élève en lacets, procure de magnifiques points de vue sur les montagnes et les vallées.

     Les monuments de Mazandéran ne présentent pas un grand intérêt archéologique pour les touristes de passage. Il ne s'agit que de trois tours funéraires à Sari (les mausolées de Abbas, de
Yahya
et de Soltan Zeïnol Abédin) et le mausolée de Mir Bozorg à Amol.

Gorgan

     Gorgan est la capitale de la province de Golestan. La province orientale de Golestan est géographiquement plus variée que le Guilan et le Mazandaran . Cette zone a été, de par sa géographie, ouverte aux courants venus de l'Asie centrale. Le Golestan s'élargit considérablement à l'est pour rejoindre la vaste steppe turkmène qui s'étend jusqu'en Asie centrale. A partir de la baie de Gorgan et de Bandar-é Torkaman (port Turkmène) s'ouvre une large plaine fertile, prise entre les montagnes au sud et le Torkaman Sahara au nord.    

     Autrefois, Gorgan occupait une position clé dans cette zone frontière entre les plaines côtières fertiles aux populations sédentaires et ces étendues de steppes, terre des Turkmènes nomades, aujourd'hui sédentarisés mais bien présents. Gorgan devint une étape caravanière importante et le grand marché des Turkmènes nomades, le lieu de rencontre de deux modes de vie opposés.

    Mais cette position lui a également valu d'être la cible des nombreuses incursions armées des Turkmènes, particulièrement au 19e siècle. Malgré le nombre important de Turkmènes qui s'y sont installés, Gorgan présente un caractère plutôt iranien.

     Sans grand intérêt, Gorgan vaut surtout pour ses environs qui offrent des particularités qu'on ne retrouvera nulle part ailleurs en Iran. Le paysage le plus frappant, sinon le plus attirant de la région est la steppe des Turkmènes, immense tapis d'herbe qu'il faut voir au printemps, déployant jusqu'aux limites de l'horizon son vert intense. Le monument le plus important de la région est Gonbad-é Kavous (dôme de Kavous), la plus spectaculaire de toutes les tours funéraires de l'Iran, situé à 93 km de Gorgan.

Les sites secondaires du Golestan :

Le Bazar (Gorgan)

La mosquée du Vendredi (Gorgan)

Bandar-é Torkaman qui doit sa renommée notamment à sa production de caviar.

Population

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Population, groupes ethniques, leurs langues et leurs religions

     D'après les statistiques de 2005, la population totale de l'Iran est passée à 67 700 000 habitants dont 65% en zone urbaine et 210 000 de nomades migrants. Ceci donne une densité de 40 habitants au km². La croissance de la population urbaine pendant ces 30 dernières années est de l'ordre de 600%. La plupart des citadins habitent les grandes villes telles que Téhéran, Machad, Isfahan , Tabriz et Chiraz.

     Le taux d'accroissement de la population en Iran est d'environ 1,24%. 50% des Iraniens ont moins de 25 ans, par conséquent la pyramide des âges montre une des plus jeunes populations du monde.

Groupes ethniques

     La position de l'Iran au carrefour des pays arabes, de la Turquie, de l'Asie centrale et de l'Inde, ainsi que les frontières mouvantes des anciens empires iraniens ont composé une véritable mosaïque ethnique. Ce sont surtout les mouvements en provenance de l'Asie centrale qui ont eu la plus grande influence sur la composition ethnique du pays, d'abord les tribus aryennes, d'origine indo-européenne, arrivées depuis le 2e millénaire av. J.-C., et puis les tribus turques, mongoles et turkmènes arrivées depuis le 10e siècle.

     Aujourd'hui encore l'Iran est le type même d'un empire, réunissant des peuples très divers de langues différentes, mais qui sont amalgamés par l'usage croissant du farsi (le persan), et évoluant chacun selon un processus conforme à leur génie particulier. Historiquement l'Iran existait avant l'arrivée des Iraniens (les Aryens). Les Iraniens ont donc imposé leur religion, leur langue, leurs mœurs et leur nom à une population originelle dont ils ont pourtant recueilli l'héritage culturel et très certainement ethnique.

     Les  minorités iraniennes sont les Turcs azéris (16,8%), les Kurdes (9,1%), les Guilaks (5,3%), les Lors (4,3%), les Arabes (2,2%), les Baloutches et les Turkmènes. Plusieurs provinces, comme le Fars, l'Azerbaïdjan, le Kordestan, le Guilan, le Lorestan et le Baloutchestan portent le nom du groupe dominant qui y habite.

Les Persans

     Les Persans constituent 45,6% de la population iranienne et sont dispersés dans la plupart des provinces. La langue officielle de l'Iran est le farsi qui est la seule enseignée à l'école. Les Persans parlent le farsi qui fut autrefois le dialecte de la province du Fars (la forme arabisée de Pars), d'où son nom. Environ 70% des Iraniens parlent actuellement le persan et ses dialectes. Les Persans sont  chiites ou zoroastriens . Les minorités ethniques utilisent le  farsi comme langue officielle, mais entre elles, elles parlent leur dialecte d'origine.

Les Azéris     

Les Turcs azéris forment la minorité ethno-linguistique la plus importante de l'Iran. Ils se rencontrent dans la partie nord-ouest du pays, principalement en Azerbaïdjan de l'es t , en Azerbaïdjan de l'ouest, en Ardébil, au Zandjan et au Qazvin . Les Azéris adhèrent au culte chiite et parlent l'azéri, un idiome dérivé du turc.

Les Kurdes

     Aujourd'hui la population kurde est répartie essentiellement en Turquie, en Iraq , en Iran et en Syrie. La majorité des Kurdes s'est installée dans les provinces occidentales du Kermanchah, du Kordestan, de l'Ilam et de l'Azerbaïdjan de l'ouest. D'origine iranienne, les Kurdes parlent le kordi, dérivé du persan, et sont pour la plupart de confession sunnite .

Les Lors

    Les Lors, d'origine iranienne, se trouvent principalement au Lorestan, au Tchamahal va Bakhtiari et au Kohkilouyeh va Boïr Ahmad. Les Lors s'expriment en lori, un dialecte persan, et pratiquent le culte chiite.

Les Baloutches

     Les Baloutches se sont établis à l'extrême sud-est de l'Iran (au Sistan va Baloutchestan). Ils parlent le baloutchi, un dialecte dérivé du persan, et se sont convertis au sunnisme.

Les Arabes

     Les Arabes sont éparpillés sur les côtes du golfe Persique et vivent surtout au Khouzestan. Les Arabes constituent 2,2% de la population totale du pays. La majorité des Arabes ont adopté le sunnisme. Ils parlent un dialecte dérivé de l'arabe.

Les Turkmènes

       Les peuples d'Asie centrale sont encore représentées par les Turkmènes qui habitent à l'extrême nord-est de l'Iran, près de Turkmène Sahra (dans les provinces du Golestan et Khorassan). Les Turkmènes font figure de groupements très originaux du pays. Ils parlent un dialecte turc, et contrairement aux autres groupes turcophones, ils sont sunnites.

Les autres groupes ethniques

     Les groupes noires qui sont dispersés sur la côte sud de l'Iran sont les  descendants du commerce des esclaves qui se pratiquait autrefois avec Zanzibar . Les minorités indiennes, séjournant au sud, sont les descendantes des commerçants indiens résidant autrefois en Iran . Quant aux Hazaras aux yeux bridés, des chaînes orientales, nul ne sait s'ils sont des laissés pour compte des invasions mongols, ou au contraire les premiers occupants de ces montagnes.

     Restent les minorités, résultat de déportations, les Arméniens. Les Arméniens sont nombreux en Azerbaïdjan de l'ouest et à Isfahan . Ils sont plus nombreux encore depuis qu'ils ont trouvé en Perse l'accueil que les Turcs leur refusaient. Au début du 17e siècle, Chah Abbas transféra toute la ville arménienne de Djolfa dans la banlieue d'Isfahan pour s'assurer le concours de ces artisans astucieux et adroits. Ils ne se mêlent pas aux autres groupes et possèdent leur langue et leurs églises.

Les différences que les Iraniens discernent entre eux sont basées plus sur des distinctions de langue et de mœurs que sur des concepts ethniques. L'étranger aura un peu de peine à identifier les divers groupes, depuis qu'en 1936 Reza Chah a imposé à tous, citadins et paysans, le port du vêtement européen. D'ailleurs les distinctions tribales ont disparu avec le développement du pays, c'est pourquoi les frontières ethniques sont de plus en plus difficiles à délimiter.

Nomadisme

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Nomadisme

     Le mot nomade, d'origine grecque, signifie "pâturage" car les  troupeaux, cherchant toujours de nouveaux pâturages, rythment la vie des nomades. A partir du 10e siècle, l'arrivée en masse des nomades des steppes froides, turcs d'abord, puis mongols et turkmènes, va profondément bouleverser la composition ethnique du pays. Ils trouvèrent sur le plateau un milieu qui leur était familier, très comparable à celui du Turkestan et de la basse Asie centrale.

     C'est donc sous le signe du grand nomadisme que va vivre l'Iran pendant plusieurs siècles, et ses dynasties elles-mêmes sont souvent d'origine turque jusqu'au début du 20e siècle. Ses souverains s'installaient dans des capitales urbaines, mais l'été venu, ils partaient camper sous la tente.

     Depuis l'époque safavide (1501-1722), surtout aux 17e et 18e siècles, on voit se constituer peu à peu de vastes confédérations nomades strictement hiérarchisées. Leur but est précisément d'encadrer la population nomade, de codifier les déplacements et les itinéraires au milieu des populations sédentaires, et en même temps d'assurer en permanence, par l'intermédiaire de leurs chefs, la représentation politique des nomades auprès du gouvernement central, et d'exercer éventuellement les pressions nécessaires sur celui-ci.

     Autrefois les nomades fournissaient à l'armée une force considérable et l'Etat s'appuyait alors essentiellement sur ces tribus. Nous savons qu'au 7e siècle, les nomades de la province du Fars ont aidé les rois sassanides (224-642) à repousser l'armée arabe. Ainsi se mettent en place les puissantes confédérations nomades : à partir du 18e siècle, celle des Bakhtiari dans le Lorestan, et celle des Gachgaï dans le Fars, puis au  19e siècle celle de Khamseh également dans le Fars .  

     Pour briser leur pouvoir, résister aux attaques des envahisseurs ou faire régner l'ordre et la sécurité aux endroits dangereux, les rois les exilaient ou les déplaçaient, ce qui a entraîné leur dispersion dans tout le pays. C'était parfois le gouvernement qui déposait ou nommait les chefs tribaux.

     En 1921, Reza Chah lança la première entreprise de sédentarisation forcée. Le gouvernement rencontra quelques difficultés, les nomades ne comprenaient pas toujours pourquoi ils devaient abandonner la tente et construire une maison à un emplacement non choisi par eux. Ils furent, pour certain, fixés à des altitudes où l'hiver rigoureux entraîna des pertes considérables de bétail. Les grands groupes nomades reprirent rapidement leurs transhumances traditionnels et leur influence à la faveur de l'affaiblissement du pouvoir central dans les années 40. Il fallut attendre 1957 pour que s'amorce une seconde tentative par Mohammad Reza Chah.  

     Le mode de vie des nomades fut complètement bouleversé par la sédentarisation et par la réforme agraire de 1962 ainsi que par la redistribution des terres qui les suivit. Les pâturages traditionnels se retrécissent sous la poussée des agriculteurs et les frontières politiques du pays, hermétiquement fermées, empêchent le nomadisme dans un espace plus large. En 1986, l'Iran comptait 1 152 099 nomades migrants, répartis dans 96 tribus. Ce nombre n'était plus que de 211 406 en 1996.

     De nos jours, les nomades se dirigent au début du printemps vers les régions froides et en automne, ils s'installent dans les régions chaudes. Dans la langue des nomades, le sardsir (le pays froid) est le contraire de garmsir (le pays chaud). Les nomades passent l'été dans les fonds de vallées des régions montagneuses, montant jusque vers 2500 m, et l'hiver ils vont s'abriter du froid dans les piémonts et les villages. En general, la transhumance d'automne est plus courte que celle de printemps, car en automne il y a moins d'herbe et d'eau le long de l'itinéraire. Pour certains nomades, le trajet de printemps est différent de celui d'automne.

     Les migrations conduisent les groupes à des centaines de kilomètres de leur lieu d'origine. Le trajet que les nomades font est différent d'un groupe à l'autre, il est en général de 200 (transhumance courte) à 600 km (transhumance longue) et dure de 20 à 40 jours.

     Si la transhumance avait traditionnellement lieu à pied, on voit aujourd'hui, à côté des tentes, des voitures qui attendent le prochain déplacement. Spectacle coloré et toujours apprécié du voyageur que celui des troupeaux de moutons et de chèvres se pressant dans les défilés, mêlés aux montures chargées de femmes et d'enfants, voire d'agneaux nouveau-nés, du bagage des transhumants, de tentes et de chaudrons.

     En Iran certaines invasions, comme  les invasions turco-mongoles, ont entraîné les migrations, les envahisseurs dévastant les campagnes et obligeant une partie de la population sédentaire à devenir nomade.

     A la différence des déserts arabes ou du Sahara que parcourent des tribus nomades, les déserts iraniens sont à peu près vides d'hommes, et seules leurs zones bordières sont parcourues en hiver par des troupeaux, qui se hâtent de les quitter dès les premières chaleurs. En Iran , les nomades sont dans les montagnes et non dans le désert. Dans chaque province du pays, il y a des tribus nomades dont les plus célèbres sont les Bakhtiari , les Gachgaï , les Chah Savan , les Khamseh , les Afchar , les Baloutches , les Turkmènes et les Arabes.

Les Bakhtiari

     Les Bakhtiari sont d'origine iranienne. Aujourd'hui la majorité des Bakhtiari habite les provinces du Tcharmahal va Bakhtiari et du Khouzestan. Ils passent l'été dans le Tcharmahal va Bakhtiari (dans les montagnes du Zagros) et l'hiver dans les basses plaines du Khouzestan. La plupart des Bakhtiari s'expriment en lori, un dialecte persan, et pratiquent le culte chiite. Signalons que les Bakhtiari jouèrent un rôle considérable dans l'instauration de la Constitution en 1907. Le trajet montagneux des Bakhtiari étant très difficile à parcourir, ils ont recours au mulet pour déplacer leurs bagages.

Les Gachgaï

     Le groupe ethno-linguistique dominant dans le Fars est celui des Gachgaï qui s'installèrent dans le Fars au 18e siècle. Ils sont d'ascendance turque et organisés en une confédération. Traditionnellement, les Gachgaï passent l'hiver dans les piémonts du Zagros, au sud et à l'ouest du Fars , remontant vers les montagnes au nord de la même province au printemps. Le plus long trajet entre le garmsir et le sardsir est celui des Gachgaï Darreh Chouri . Il est long de 670 km. Ils le font en l'espace de 40 jours.

     La confédération gachgaï était suffisamment puissante au 19e et au début du 20e siècle pour jouer un rôle important au niveau régional et même au niveau national, les autorités provinciales comptant sur eux pour assurer l'ordre et la sécurité dans les zones rurales. A l'époque qadjar (1795-1925), ils constituaient la puissance incontestable de la province.

     Dans la décennie 1950-60 les Gachgaï, avec près de 150 000 personnes, devaient constituer le plus grand groupement nomade organisé de la planète. Dans les années 1960 Mohammad Reza Chah brisa leur pouvoir en les désarmant et en nationalisant leurs pâturages. Depuis, beaucoup de Gachgaï se sont sédentarisés ou sont devenus semi-nomades. Le gabbeh (une sorte de tapis simplifié) est la spécialité artisanale des Gachgaï.

Les Chahsavan

     Les Chah Savan (littéralement “ceux qui aiment le chah”) habitent dans la province d'Ardébil et diffèrent des autres groupes ethniques en ce que leur formation fut le résultat d'une décision gouvernementale au début du 17e siècle. En effet, Chah Abbas Ier (1598-1628) créa, à partir de tribus de diverses origines, en majorité turcophones, une confédération tribale qui devait servir à contrôler les révoltes des autres nomades surtout celles des Turcs Guézel Bach (tête rouge) qui avaient une puissance considérable dans l'armée et le gouvernement. Chah Abbas ne leur faisant pas confiance, il chercha à diminuer leur pouvoir. Comme les Turkmènes, les Chahsavan ont vu leur territoire coupé en deux par la fermeture de la frontière avec l'ex-URSS.

La transhumance de printemps des Chahsavan dure 15 jours (300 km) et celle d'automne dure 45 jours. Les Chahsavan passent le printemps aux pieds des montagnes et en été ils montent plus haut. La littérature folklorique des Chahsavan est très riche. Leur spécialité artisanale est le kilim souzani . Ils sont chiites.

 Les Khamseh

     La province du Fars comprend également une confédération, celle des Khamseh, formée en 1858 par les souverains qadjars pour équilibrer la puissance des Gachgaï. Les Khamseh sont une confédération regroupant cinq tribus d'origine iranienne, arabe et turque (Khamseh signifie en arabe "cinq"). Les Khamseh sont pour la plupart chiites et adoptent la tenue vestimentaire des Arabes.

Ils oscillent entre des rivages du golfe Persique et des montagnes jusqu'aux abords d'Ispahan. Les Khamseh étaient des puissances redoutables, faisant peser sur les cités commerçant avec le golfe une menace qui fut constante jusqu'au 20e siècle. La politique de sédentarisation fut conduite ici avec une certaine fermeté.   

Les Afchar

     Entrés au service de la dynastie safavide (1501-1722), les Afchar furent amenés à occuper des postes aux quatre coins de l'empire. Ceci conduisit à une division de leur population. Les groupements principaux se trouvent en Azerbaïdjan, Qazvin , Hamédan et dans une région entre Kerman et Bandar Abbas. Les Afchar pratiquent traditionnellement le grand nomadisme pastoral, mais beaucoup sont devenus aujourd'hui agriculteurs. 

Les Baloutches

     Les nomades les plus importants au sud-est de l'Iran sont les Baloutches. Les Baloutches adoptèrent le grand nomadisme, passant l'été sur les hauteurs à l'intérieur du pays et redescendant vers la côte en hiver, jusqu'à ce que la réforme agraire et la sédentarisation ne les contraignent à travailler dans les centres urbains comme Zahédan. Les Baloutches restent aujourd'hui semi-nomades et vivent dans l'extrême sud-est de l'Iran, au Baloutchestan. Les Baloutches sont d'origine iranienne et de confession sunnite.  Cavaliers émérites, ils excellent dans les courses de chameaux. 

Les Turkmènes

     Pratiquant traditionnellement le grand nomadisme, le mode de vie des Turkmènes était réglé par leur environnement géographique. Ils se sont sédentarisés à partir de 1925. La fermeture de la frontière avec la Russie à partir de 1928 modifia considérablement leur mode de vie. Aujourd'hui, la plupart des Turkmènes sont (est) largement sédentarisés (sédentarisée) et sont devenus agriculteurs et pêcheurs. Ils habitent à l'extrême nord-est de l'Iran, dans les provinces du Khorassan et du Golestan, près du Turkmène Sahra.

     L'Adoption du chiisme comme religion officielle en Iran déclencha, à partir de 1510, un retour en masse vers l'Iran des nomades turkmènes d'Anatolie , les Qara Qoyounlou et les Aq Qoyounlou , eux aussi chiites, désireux de quitter l'empire ottoman sunnite (les Turkmènes du nord-est sont sunnites).

Parmi les dix tribus importantes, 3 se trouvent aujourd'hui en Iran et 7 dans la République du Turkménistan. Les tribus Qara Qoyounlou , Aq Qoyounlou et Yamout sont très célèbres. La dynastie des Qara Qoyounlou gouverna de 1275 à 1468 au nord-ouest, elle fut remplacée ensuite par les Aq Qoyounlou (1434-1514). 

Les Arabes

     Le siège principal des tribus arabes est à l'ouest du Khouzestan dans le voisinage de l'Iraq. Ils sont originaires de l'Iraq, de l'Arabie Saoudite et du Yémen. Certains arrivèrent dès le 1e siècle et d'autres après l'invasion arabe au 7e siècle. La tribu la plus connue s'appelle bani ka'b et s'est installée autour de Chatt-el- Arab. 

Les Bohémiens

     Etant la dernière tribu nomade du monde, les Bohémiens quittèrent l'Inde, vers l'an 1000, pour se diriger vers l'ouest. La population bohémienne est estimée de 7 à 8 millions (sans compter les Bohémiens de l'Inde et de l'Asie du sud-est) et sont dispersés dans tous les continents. La moitié des Bohémiens vive en Europe dont deux tiers en Europe orientale. Au nord de l'Afrique, ils sont également très nombreux.

     Les Bohémiens préfèrent être ambulants, ceci conduisit à une division de leur population et le retour à la vie nomade. La sédentarisation forcée des nomades par Reza Chah modifia également leur vie. Plusieurs d'entre eux vivent de l'artisanat, mais la majorité vivent de la mendicité et des travaux prohibés, ils disent aussi la bonne aventure. En été, ils vont au nord du pays et en hiver ils s'installent au sud. Ils se trouvent en particulier autour des centres religieux pour faire la mendicité et augurer.

     En Angleterre, ils sont dénommés " gipsy " (c'est-à-dire égyptien), en France "bohémiens" (originaire de Bohème), en Arabie Saoudite " harami " (voleur), en Egypte " Djar " (dépravé, perverti), en Afghanistan " lovli " (dévoyé et débauché), et en Iran " kovli ". Dans les autres pays ils sont nommés athées, impurs, etc.

Mode de vie

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Mode de vie    

Vie quotidienne

     L'existence quotidienne des Persans est régie par des traditions religieuses et sociales profondément enracinées, ainsi que par des facteurs naturels et climatiques. Les travaux journaliers, les activités de loisirs, les jours de fête et de deuil portent la marque de la longue histoire de la population du plateau iranien. A ces habitudes communes viennent naturellement s'ajouter des coutumes locales qui varient d'une région à l'autre et selon qu'on se trouve en ville ou à la campagne.

Déroulement d'une journée

     En Iran , la plupart des gens sont debout avant l'aube pour la prière. Dans les villes, la principale période d'activité est la matinée; les bureaux et administrations ouvrent vers 8 heures du matin pour fermer à 2 heures de l'après-midi. Les villageois, de même, se lèvent particulièrement tôt et font la plus grande partie de leur travail dans la matinée. La vie des nomades est aussi réglée, en général, par la course du soleil; ils se lèvent à l'aube et vont dormir peu après le crépuscule. Le déjeuner, qui est le repas principal, se place à midi. Il est suivi d'une période de repos; puis le travail reprend jusqu'au coucher du soleil.

     Autrefois, après la tombée de la nuit, les hommes se rassemblaient souvent au centre du village ou dans les localités plus importantes, au café ou maison de thé. Ils y fumaient et buvaient du thé en bavardant avec leurs amis ou en écoutant des conteurs (). Les femmes se réunissaient d'ordinaire à part. A l'heure actuelle, la plupart des gens passent quelques heures en fin d'après-midi et en début de soirée avec leur famille ou des amis, et dînent vers neuf heures du soir.

Habillement

     Dans les grandes villes, la plupart des hommes sont de nos jours vêtus à l'européenne avec de nombreuses variations locales. Dans les villages, on porte encore des vêtements traditionnels avec certaines modifications de détails qui diffèrent selon les régions. A la campagne, il est en général de couleurs vives. Les femmes portent d'habitude une robe par-dessus un pantalon, et les villageoises ont parfois un foulard sur la tête et un tchador qui les couvre entièrement, de la tête aux pieds.

     A Téhéran et dans les grandes villes, la plupart des femmes sont habillées à l'européenne. Pourtant, pour se rendre dans les lieux saints ou à la mosquée, elles mettent un tchador. Les maîtres et les élèves des écoles religieuses portent toujours un turban blanc d'ordinaire, mais noir pour les descendants du Prophète. La plupart des hommes des provinces orientales et du Kurdistan se coiffent aussi du turban. Les paysans se coiffent d'ordinaire d'une sorte de calotte. Dans les régions septentrionales, ils mettent des bonnets de fourrure.

Vie familaile

     La base de la société persane est la famille étendue, qui comprend non seulement les parents et leurs enfants, mais aussi les grands-parents et les oncles, tantes et cousins. Il arrive souvent que de nombreux membres de la même famille vivent sous le même toit; et même lorsque ce n'est pas le cas, ils restent unis par des liens étroits. La vie sociale se déroule principalement à l'intérieur de la famille, et quand un mariage a lieu, tous les parents du nouveau conjoint s'intègrent au groupe familial.

     Dans la famille persane, le père jouit d'un respect et d'une autorité considérables; cependant, c'est autour de la mère que s'organise la vie familiale. Les parents s'occupent de leurs enfants non seulement jusqu'à l'âge adulte mais même après leur mariage, jusqu'à ce qu'ils soient complètement établis dans la vie. La jeune mariée va d'habitude vivre dans la maison de la famille de son mari. Les enfants, qui grandissent au sein de ces familles étendues, s'y sentent en sécurité. Les liens familiaux sont, avec les liens religieux, le fondement essentiel de la cohésion et de la stabilité de la société persane où ils jouent un rôle capital.

La femme

     Pour comprendre la situation de la femme en Iran, il ne faut pas oublier que la société y est en bouleversement. Malgré l'évolution des mœurs, l'Iranienne garde en beaucoup de domaines les réflexes de ses ancêtres. Son monde est un univers un peu différent du vôtre. En Iran les femmes peuvent se mêler à la vie publique; aller au cinéma, au concert, aux clubs sportifs et culturels. Pour elles, les distractions familiales sont très importantes; fêtes, mariages, promenades en famille, pique-niques. Elles se reçoivent aussi entre elles, papotent, boivent du thé, fument le narguilé, grignotent des douceurs et parfois dansent .

          

     Dès 1963, le droit de vote a été accordé à toutes. En 1967, les droits civiques leur étaient reconnus: elles peuvent même travailler sans l'accord de leur mari. D'ores et déjà de nombreuses carrières sont ouvertes aux Iraniennes.

     D'un bout à l'autre de l'Iran, les femmes vaquent à leurs occupations, couvertes du tchador, un ample tissu souvent de couleur terne, léger, couvrant tout le corps, des pieds jusqu'à la tête. Il est à signaler que le tchador n'était jamais obligatoire en Iran , et aujourd'hui il ne l'est pas non plus. Ce n'est pas l'innovation de la République islamique; il suffit en effet de voir les peintures historiques du pays pour comprendre que les femmes ne l'ont pas soudainement adopté en 1979. Avant la Révolution, les femmes qui portaient le tchador étaient plus nombreuses!

     Les Iraniennes de l'ancienne génération n'accepteraient pas de sortir sans leur tchador. Le voile est un symbole de respectabilité auquel beaucoup tiennent encore; c'est une question de convenances. Les villageoises, pour travailler, croisent les pans sur la poitrine et les nouent autour du cou. En Iran , la plupart des femmes mettent le tchador volontairement, celles qui sont obligées, par leur mari ou par l'administration où elles travaillent, sont rares. Ce réflexe tend d'ailleurs à disparaîre dans les grandes villes en premier lieu. Les filles d'aujourd'hui préfèrent le foulard.

    

     Les touristes sont surpris par la gentillesse, la vivacité et le naturel des jeunes filles qui viennent leur poser beaucoup de questions et leur demander de faire des photos avec eux. Ceci efface sans doute de l'esprit du voyageur la mauvaise impresssion que donnent les médias étrangers sur les Iraniennes. 

Le mariage     

     Le mariage apporte aux jeunes une nouvelle vie. De nos jours, en général les jeunes se choisissent et se mettent d'accord, à l'avance (notamement dans les grandes villes) sur le mariage, ensuite le jeune homme demande à ses parents de revendiquer officiellement la main de sa bien-aimée. Les parents demandent  donc à ceux de la fille de fixer un rendez-vous (le premier rendez-vous s'appelle “ khasté gari ”). Si la proposition est agréée, les familles se visitent, se parlent, et donnent la permission aux jeunes de donner également leur avis.

     Après la première visite, les parents de la fille commencent à faire une enquête sur le garçon. Ils posent des questions à ses voisins, à ses copains et à ses collègues. Si les réponses sont satisfaisantes, ils donnent leur consentement aux parents du garçon. A partir de ce moment, les jeunes deviennent fiancés. Les familles se donnent un autre rendez-vous pour fixer le douaire et la date du mariage (le deuxième rendez-vous s'appelle “ mahr boran ”: assigner le douaire). Les frères, les sœurs, les oncles, les tantes et les grands-parents des fiancés sont invités pour donner leurs avis. C'est la famille de la fiancée qui propose le prix. Si le prix de mahrieh (douaire) convient à la famille du fiancé, les deux parties établissent un contrat, et on fixe enfin la date du mariage. Cette cérémonie, à laquelle n'assistent  que les membres les plus âgés de la famille, a lieu d'ordinaire dans la maison de la jeune fille.

     La veille du mariage, il y a une fête qui s'appelle " hana bandan " (littéralement, mettre du henné). Pour cette fête, les proches sont invités. Le marié s'asseoit sur une chaise entouré des invités, et puis quelqu'un qui est spécialiste, lui met du henné sur la tête et les mains.  Les autres chantent et dansent autour de lui. C'est le même protocole pour la mariée qui est réalisé à part par les femmes.

     Beaucoup de familles ne donnent pas grande importance au mahrieh, en revanche certains proposent un prix tellement extravagant que le fiancé renonce au mariage, car si un jour il veut divorcer, il doit le restituer sauf si sa femme ferme les yeux. Le mahrieh est confirmé par l'Islam mais l'interprétation actuelle est loin de sa signification originelle: “La femme s'offre tout entière à l'homme donc l'homme lui est toujours redevable.” Elle peut demander le mahrieh quand elle veut, mais l'amour conjugal est tellement fort que la femme ne le demande pas sauf dans le cas de divorce (même dans ce cas beaucoup de femmes s'en passent).

     Il peut s'écouler des mois avant que ne soient célébrées les épousailles. C'est une bonne occasion pour mieux se connaître. Dès lors, les fiancés ont le droit de sortir ensemble sans avoir de rapport intime, car il arrive que les fiancés renoncent au mariage et se séparent. Selon l'Islam, avant le mariage, il est interdi d'avoir des relations sexuelles: “ce qui réjouit le cœur semble beau à l'œil”. 

Ici, la dot n'est pas obligatoire mais toutes les mariées en apportent. Elle est considérée comme une subvension de la part des parents de la mariée pour l'installation et le bien-être du jeune ménage. Les frais des fêtes du mariage sont en général payés par le marié. Le jour du mariage une cérémonie a lieu dans le “bureau de mariage” ou au domicile. La mariée attend que le mollah lui demande son consentement. Après deux refus conventionnels, elle accepte la troisième fois. Le mariage est ainsi conclu par procuration. Les mariés, les pères et les trois témoins doivent signer le “livret de la famille”. Suivent les réjouissances coutumières.  

     En Iran le mariage est religieux et les étapes officielles se déroulent dans un "bureau de mariage" régi par un mollah.   Les cérémonies principales sont celles des épousailles et de la consommation du mariage, c'est-à-dire, d'ordinaire, le moment où la jeune femme (l'épouse) est conduite à son nouveau foyer. A ce moment ont lieu les plus grandes réjouissances.

     Le mariage et le divorce sont régis par une même législation pour les hommes comme pour les femmes. En 2003, il y avait un divorce sur 10 mariages. En Iran , c'est très mal vu d'être polygame bien que ce soit autorisé par l'Islam. Dans ce domaine, une grande évolution s'est faite. A l'heure actuelle, les polygames sont très rares. Avoir une maitresse est considéré comme une malheur, mais on préfère parfois cette solution au divorce.

     Pour la grande majorité, la stérilité reste une tare très grave et innombrables encore sont celles qui se livrent à diverses pratiques médicales et pieuses pour la conjurer. Il arrive qu'une femme stérile demande à son mari de se remarier pour avoir des enfants, et il est arrivé qu'elle demandait, elle-même, la main d'une fille pour remarier son mari! Si la femme est stérile et que le mari décide de se remarier, il garde sa première femme et ne propose jamais le divorce. Dans ce cas c'est la femme qui le propose.

Les enfants 

     Les enfants restent jusqu'à l'âge de 7 ans sous l'autorité exclusive des femmes. Jusque là, on ne leur demande pas grand-chose. Les Iraniens adorent les petits et les parents se donnent un mal fou pour leur assurer éducation et bien-être. Les familles de la nouvelle génération s'en tiennent à un ou deux enfants pour maintenir un niveau de vie raisonnable: c'est facile de faire des enfants, mais difficile de les éduquer.

     Aux yeux des Iraniens, la famille garde une importance considérable. C'est pourquoi on trouve un coin réservé aux familles dans certains restaurants. Dans les maisons de thé des campagnes, des bas-flancs sont disposés dans les jardins à cet effet. C'est une commodité que l'on met à la disposition des clients. En Iran , l'individu n'est jamais isolé. Il est lié par un ensemble de devoirs et de droits à cette communauté assez large où tous sont solidaires.  

La maison

     La disposition de la maison citadine révèle les mêmes préoccupations. Des tapis couvrent le sol. Ce confort au ras du sol est malheureusement renié par les gens aisés qui entassent les “meubles”, massifs et tarabiscotés à l'envie. En général, dans les maisons où le sol est couvert de tapis, la destination des pièces n'est pas bien définie; chacune pouvant servir tour à tour de chambre à coucher, de salle à manger ou de salon.

     Avant la production du pétrole et du gaz, les Iraniens se servaient du korsi . Le korsi iranien est un dispositif original qui permet à toute le monde de passer la mauvaise saison sans problème. Imaginez un brasero sur lequel est posé une table basse, elle-même recouverte d'une immense couverture. On glisse les pieds sous le bâti de bois, couverture tirée jusqu'au menton, le dos calé par des coussins. Les ménagères réussissent, paraît-il, à faire leur cuisine sur un réchaud sans quitter la tiédeur du korsi! Un seul inconvénient: on n'a plus aucune envie d'en sortir. Rares sont les villages où le korsi est encore utilisé.

     Il y a moins d'un siècle, le birouni , appartement du maître où il traîtait ses affaires, était rigoureusement séparé de l' andarouni , domaine de la famille, ce dernier gardé par de petits garçons chez les gens de qualité. Ces domestiques spéciaux appartenaient surtout aux marchands très riches qui logeaient les caravaniers et aux dignitaires de haut rang qui recevaient les fonctionnaires. Bien que cette coutume ne soit plus suivie à l'heure actuelle, la partie de la maison où se tient la famille et les pièces de réception sont toujours séparées. L'Iranien réserve toujours les plus belles pièces de sa maison à ses hôtes même si cela signifie qu'elles ne serviront pas souvent. Dans les maisons les plus modestes, il y a toujours au moins une chambre d'amis. La disposition traditionnelle de la maison a bien entendu été modifiée, mais la séparation entre les pièces où vit la famille et celles où les amis sont reçus a été conservée.

     Les Iraniens aiment les fleurs et les jardins, et même dans les cours de petites dimensions, on trouve quelques arbres, des fleurs et un bassin. Pendant la saison chaude, après la journée de travail, les Iraniens passent d'ordinaire l'après-midi dans les pièces fraîhes du sous-sol et ils dorment sur le toit en terrasse ou dans la cour.

Les rites funéraires

     Tout en conservant un caractère de simplicité, les cérémonies funéraires sont en général minutieusement réglées. Le défunt est immédiatemnt emporté par ses proches parents et ses amis au cimetière; puis il est levé et enterré. Selon les préceptes islamiques, ces rites doivent être accomplis de façon aussi simple et rapide que possible. Des services réguliers sont ensuite célébrés à la mémoire du défunt; on se réunit à la mosquée, ou à la maison du défunt, où on lit le Coran pour l'âme du mort. Des cérémonies commémoratives ont ensuite lieu trois, sept, quarante jours et un ans après le décès. Les proches parents et amis se rendent sur la tombe où on lit de nouveau des passages du Coran, et des aumônes sont distribuées aux pauvres.

La première rencontre

     En Iran, traditionnellement les hommes embrassent les hommes et les femmes embrassent les femmes, mais les hommes n'embrassent jamais les femmes, et vice versa, sauf s'ils sont d'une même famille.

     Les hommes ne tendent pas non plus la main aux femmes, et vice versa, sauf s'ils sont d'une même famille. Pourtant, ce dernier n'est pas une règle stricte et peut varier d'une famille à l'autre. Donc, au premier abord, les touristes ne doivent pas tendre la main à qeulqu'un qui n'est pas de leur sexe, mais par contre si un Iranien ou une Iranienne tendent la main à un (une) touriste, il peut répondre sans aucun souci.

Maison de thé

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Maison de thé

     Le lieu traditionnel de divertissement est la “ maison de thé” qu'on appelle ici tchaïkhaneh . Les maisons de thé offrent outre le thé habituel, le narguilet, des plats iraniens et des spécialités régionales. Le thé constitue sans aucun doute la boisson nationale et on le prépare remarquablement bien jusque dans les plus petites auberges. Selon les règles de l'hospitalité iranienne, l'hôte se doit d'offrir à son invité au moins un verre de thé avant d'aborder tout sujet sérieux et l'invité est prié de le boire.

     Partie intégrante du pays, hommes et femmes savourent silencieusement leur narguilet (qalyan), dans les maisons de thé, dans les parcs, à la maison et partout ailleurs. La maison de thé est le meilleur endroit pour siroter du thé, fumer et échanger avec les Iraniens qui répondent avec plaisir à toutes les questions qui viennent à votre esprit sur l'Iran et sont curieux de savoir tout sur votre pays.

    

      Dans le passé, les maisons de thé constituaient le centre de la vie socia le des gens qui y passaient leur temps libre et faisaient circuler nouvelles et potins. Mais de nos jours ce rôle a perdu de son importance, mais elles sont toujours un lieu de rassemblement des gens pour se distraire et parfois se communiquer les nouvelles.

     Autrefois, pour attirer la clientèle, la maison de thé était un lieu de manifestations culturelles et artistiques populaires parmi lesquelles on peut citer “ Chah Nameh khani ”, citation et représentation de certaines parties du “Livre des Rois” (Chah Nameh), du plus grand poète épique iranien Ferdovsi (940-1020), des lectures de poèmes ou de contes, des pièces de théâtres et des démonstrations amusantes avec les animaux , mais très peu ont perpétué cette tradition.

     La littérature populaire est abondante en persan et dans les nombreux dialectes. Il existe des formes de théâtre assez rudimentaires et plus ou moins improvisées, farces, théâtre d'ombre et de marionnettes. La littérature narrative et la poésie ont plus d'importance. Les récits du Livre des Rois sont bien connus dans le peuple grâce à des narrateurs professionnels (naqqal ) qui, dans certaines maisons de thé, les racontent pendant des heures à un auditoire attentif.

     Afin de sauvegarder les anciennes traditions, il a été créé un certain nombre de ces cafés qui accueillent leur clientèle de la même manière qu'autrefois. Beaucoup de demeures traditionnelles et de hammam s se sont transformés en maison de thé. Pour une liste des maisons de thé consultez la table ci-dessous.

Islam

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Islam , chiisme et sunnisme

        

La religion

     L'ensemble des croyances fondamentales se rapportant à la nature de l'homme et de l'univers et l'ensemble des règles conformes à ces croyances s'appliquant à la vie humaine, sont désignés du terme de “religion”. S'il existe des divergences au sein de la religion, elles prennent le nom de “rites” tels que les rites sunnites et chiites dans l'Islam.

     Si nous considérons la religion comme un programme de vie (manière de vivre) s'appuyant sur une ferme croyance, nous pouvons dire que l'homme même s'il ne croit pas à la divinité, ne peut vivre sans religion. Le Coran affirme que l'homme n'a d'autre choix que de suivre la religion, comme un chemin placé par Dieu devant lui afin qu'en le parcourant, il puisse parvenir à la Vérité.

L'Islam     

     Islam signifie éthymologiquement “soumission et obéissance”: la religion qui invite les hommes à la soumission à Dieu. Par cette soumission, ils adorent seulement le Dieu unique et n'obéissent qu'à ses ordres. Comme le Coran nous l'apprend, la première personne qui appela cette religion “Islam” et ses fidèles “musulmans”, fut le prophète Abraham.

     “Qui donc est meilleur en religion, que celui qui s'est soumis à Allah, tout en pratiquant la bienfaisance, et qui suit la religion d'Abraham pris par Allah comme ami?” (Coran IV, 125)

     “…Dieu ne vous a rien imposé de difficile dans la religion, la religion de votre père, Abraham, qui vous a nommé Musulmans (Soumis)…”. (Coran XXII, 78)

     “…Seigneur! Fais de nous des musulmans (soumis) à Toi et, de notre descendance, fais une communauté musulmane (soumise) à Toi!…”. (Coran II, 128)

L'origine et l'évolution du chiisme  

    

     Le chiisme naquit du vivant même de Mohammad. Ce terme a d'abord désigné les partisans d'Ali, le gendre et le cousin du Prophète. Aux premiers jours de sa mission, quand il lui fut ordonné d'inviter ses proches parents à embrasser l'Islam, le Prophète les  invita et  leur déclara: “Dieu m'a commandé de vous inviter à Lui. Celui d'entre vous qui m'assistera dans cette tâche, sera mon frère, mon héritier et mon successeur.” Tous demeurèrent silencieux, sauf Ali, le plus jeune de tous, qui s'exclama: “Je soutiens que je serai ton délégué et ton aide”. Alors le Prophète mit sa main sur ses épaules et dit: “Il est mon frère, mon héritier et mon successeur, vous devez lui obéir”. Donc Ali fut le premier homme à accepter l'Islam et à répondre à son appel.

     Pendant la période de la prophétie, Ali accomplit des services de haute valeur et manifesta un remarquable dévouement. Ainsi, quand les infidèles de la Mecque décidèrent de tuer le Prophète et cernèrent sa maison, celui-ci décida d'émigrer à Médine. Il dit à Ali: “Veux-tu dormir dans mon lit cette nuit afin qu'ils croient que je suis endormi, et qu'ainsi ils ne se lancent pas à ma poursuite?” Ali accepta spontanément cette mission dangereuse. Ali servit aussi de combattant dans des batailles où sa participation fut telle que s'il n'avait pas été présent, l'ennemi aurait très probablement détruit l'Islam et les musulmans.

     En raison des grands services qu'il rendit et de ses vertus personnelles,  Ali fut aimé par le Prophète et ses compagnons qui furent des exemples de sincérité et de véracité. Ces compagnons se rassemblèrent autour d'Ali et le suivirent, à tel point que beaucoup d'autres  considérèrent excessif cet amour pour lui. A côté de tous ces éléments, nous voyons dans plusieurs paroles du Prophète une référence à la “ chiah (chiite) d'Ali” et à la “ chiah de la famille du Prophète”.

     Le terme “chiisme” qui signifie littéralement “accompagnateur et partisan”, se réfère à ceux qui considèrent que la succession du Prophète revient à sa famille, et qui, dans le domaine des sciences et de la culture islamiques, suivent l'école de la famille du Prophète. Le chiisme consiste à suivre minutieusement la tradition du Prophète, pratiquement et théoriquement par les actes et par les paroles. La preuve principale de la légitimité d'Ali comme successeur du Prophète est l'événement de Ghadir-é Khom.

     Revenant de son dernier pélerinage à la Mecque ( pélerinage d'adieu ) sur la route de Médine à un endroit appelé Ghadir-é Khom, le Prophète s'arrêta et réunit les milliers de pélerins qui l'accompagnaient. Il ordonna que la place fût nettoyée et que les selles des chameaux fussent entassées afin de faire un tas. Ensuite le Prophète y monta et demanda à Ali d'y monter et invita les gens à s'approcher. Après leur avoir adressé un sermon, il plaça Ali à sa droite et leva sa main. Alors il s'exclama: “Suis-je l'autorité à laquelle vous obéissez?” Ils répondirent: “Nous obéissons à tes directives”. Alors il dit: “Ceux pour qui je suis l'autorité et le guide, Ali également est leur guide et leur autorité. Oh! Dieu sois ami des amis d'Ali et l'ennemi de ses ennemis. Quiconque l'aide, aide-le et quiconque le quitte, quitte-le…”.

     Les chiites célèbrent cet événement ce jour-là comme une importante fête religieuse marquant le jour où le droit d'Ali à la succession a été universellement proclamé. Il y a aussi des versets du Coran révélés concernant l'investiture d'Ali à la succession (Coran V 3, 55, 67,...), sa piété et sa bienfaisance (XCVIII, 7, ...).

La cause de la séparation entre la minorité chiite et la majorité sunnite

     Les partisans d'Ali croyaient qu'après la mort du Prophète, le califat (c'est-à-dire “succession”) et l'autorité religieuse reviendraient à Ali. Contrairement à leur attente, lorsque le Prophète quitta ce monde, et tandis que sa famille et quelques compagnons étaient occupés à préparer les funérailles, les partisans d'Ali apprirent l'activité d'un groupe qui s'était rendu à la mosquée où la communauté était réunie en raison de la disparition soudaine de son chef. Ce groupe, qui devait plus tard former la majorité, entreprit en grande hâte, sans consulter la famille du Prophète, ni ses proches, ni plusieurs de ses amis, de choisir un calife (successeur) pour les musulmans, en apparence pour assurer le salut de ces derniers. C'est ainsi qu'Ali et ses compagnons furent mis devant un fait accompli.

     Après les funérailles du Prophète, Ali et ses amis protestèrent contre le choix d'un calife et présentèrent leurs propres arguments, mais la réponse fut que tel était le bien-être des musulmans et que la solution résidait en ce qui avait été fait. Cette protestation et cette critique furent à l'origine de la scission de la minorité, dont les éléments furent connus dans la société comme les “partisans ou chiah d'Ali”, d'avec la majorité sunnite ( sonni ), qui signifie littéralement “celui qui obéit à la tradition ( sonnat )”. Les sunnites qui soutenaient le calife, considéraient que le califat était une tradition, c'est-à-dire une question de consensus de la communauté et nommaient ceux qui protestaient les opposants à l'allégeance. Ils prétendirent donc que la minorité se tenait dans l'opposition envers la société musulmane.

     Le chiisme ne put obtenir quoi que ce soit au moyen de protestations politiques. Afin de sauvegarder l'unité des musulmans, Ali n'entreprit point de se soulever contre l'ordre existant. Pourtant ceux qui protestèrent contre le califat établi refusèrent de se soumettre à la majorité et continuèrent à soutenir que la succession du Prophète et l'autorité religieuse appartenaient à Ali et que pour toutes les matières religieuses, il fallait se référer à lui.

Le principe politique du choix d'un calife par vote et son incomptabilité avec la conception chiite

     Le chiisme estimait que la question la plus importante se posant à la société, était l'explicitation des enseignements islamiques et de la culture religieuse. C'était seulement après de telles clarifications qu'on pourrait appliquer ces enseignements à l'ordre social. Ce but ne pouvait être atteint que par quelqu'un de parfaitement correct et juste. Sinon les autorités religieuses pourraient en venir à trahir leurs devoirs et à se transformer en autocrates. Si cela devait arriver, la règle juste de l'Islam pourrait graduellement être convertie en une règle dictatoriale et les purs enseignements religieux pourraient devenir l'objet de déformations entre les mains d'érudits égoïstes adonnés à la satisfaction de leurs désirs.

     Ce qui empêcha les chiites d'accepter le principe électif du choix d'un calife par le peuple, fut la peur des conséquences pernicieuses qui pouvaient en résulter: peur d'une corruption possible dans le gouvernement et de la destruction des sublimes enseignements de la religion. En même temps, afin de préserver la puissance de l'Islam et de sauvegarder son progrès, le chiisme ne montra aucune opposition ouverte au reste de la société. Les chiites, coude à coude avec les sunnites, participèrent aux affaires publiques. Ali lui-même guida les sunnites dans l'intérêt de tout isalm chaque fois qu'une telle action se révélait nécessaire. Omar, le deuxième calife, avait l'habitude de dire:” Que Dieu ne m'impose jamais une tâche difficile alors que Ali n'est pas présent”.

Le califat des trois califes élus avant I'imam Ali  

      Le chiisme affirme que la Loi divine de l'Islam dont la substance se trouve dans le Coran et dans la tradition du Prophète, demeure valable jusqu'au jour du jugement et ne sera jamais altérée. Un gouvernement réellement islamique ne peut, sous aucun prétexte, refuser d'appliquer les injonctions de l'Islam. La seule tâche d'un gouvernement islamique est de prendre des décisions par consultation dans les limites établies par la loi islamique et en accord avec les exigences du moment.

     Le sunnisme pensait que le Coran devait être conservé sous forme de constitution et accordait beaucoup moins d'attention aux “ hadits ” (Les traditions du Prophète et des douze Imams en tant que contenues dans leurs propos, sont appelées hadit ). Pour les chiites les paroles du Prophète et des douzes Imams (L'imam, ou le guide, est le titre donné à une personne qui prend la tête d'une communauté dans un mouvement social particulier, une idéologie politique ou une forme de pensée scientifique ou religieuse.) sont aussi valables que les versets du Coran. 

     Sous le califat des trois califes établis avant l'imam Ali (Abou Bakr 631-633, Omar 633-644, Osman 644-656), l'enregistrement par écrit du texte des hadits fut complètement interdit et toute version trouvée devait être brûlée. A cette époque, certaines pratiques furent interdites, d'autre admises, et d'autres encore ajoutées. On mettait l'accent sur certains aspects de la religion et en négligeait d'autres. Bientôt, de nombreuses protestations affluèrent vers la capitale, mais le calife n'agit pas promptement pour remédier à l'état de choses qui provoquait les protestations.

    Dans l'ensemble, la politique de ces trois califes, qui furent au pouvoir pendant 25 ans, consista à appliquer les lois et les principes islamiques dans la société selon l' edjtéhad (jurisprudence démonstrative) et le jugement de califat. Quant aux sciences islamiques, aucun effort ne fut fourni, malgré les éloges dont le Coran entoure la connaissance et l'insistance sur son développement. Leur politique fut de réciter simplement le Coran sans tenir compte des commentaires, ni permettre qu'il fasse l'objet d'un approfondissement. Les hadits du Prophète étaient récités et transmis oralement comme pour bien insister sur le fait que seul le texte du Coran devait subsister sous forme écrite.

     Après la bataille de Yamamah en 633, plusieurs de ceux qui connaissaient le Coran par cœur furent tués. Cela amena Omar, à proposer à Abou Bakr, le premier calife, de mettre par écrit les versets du Coran, dans la crainte que si une autre guerre survenait et que le reste de ceux qui connaissaient le Coran par cœur mouraient, la connaissance du texte du Livre Sacré ne disparût. Il était donc nécessaire de rassembler les versets coraniques. Il apparaît étonnant du point de vue chiite que cette décision ait été prise au sujet du Coran et que les hadits qui complétaient le Coran, et qui se trouvaient devant le même danger, n'aient pas fait l'objet de la même attention.

     La plupart des musulmans avaient l'esprit occupé par les victoires remarquables remportées par les armées musulmanes et se laissèrent éblouir par un déluge d'immenses butins affluant de tous les horizons vers la Péninsule arabique. Avec cette nouvelle richesse et les mondanités qui l'accompagnèrent, peu nombreux furent ceux qui se consacrèrent aux sciences islamiques à la tête desquelles se tenait Ali que le Prophète avait présenté comme le plus versé en sciences islamiques. ”Je suis la cité du savoir dont Ali est la porte . Ainsi quiconque cherche le savoir entrera par cette porte”, a dit le Prophète. Il est curieux que même pour rassembler les versets coraniques, Ali n'ait pas été mentionné parmi ceux qui participèrent à la tâche, bien que tout le monde fût au courant qu'après la mort du Prophète en 631, il fut le premier à avoir compilé le Coran (en 632).

L'avénement du califat d'Ali et sa méthode de gouvernement

      A la mort du Prophète, Ali avait 33 ans. Il fût écarté du califat sous prétexte qu'il était trop jeune et qu'il avait beaucoup d'ennemis parmi le peuple à cause du sang des polythéistes qu'il avait versé durant les guerres menées avec le Prophète. Ali fut par conséquent complétement coupé des affaires publiques. Il se retira chez lui et du fait qu'il ne pouvait se consacrer à l'éducation et à la formation des gens en général, se concentra sur la formation d'une élite restreinte et passa ainsi les 25 années du califat des trois califes qui succédèrent au Prophète. Pendant cette période, quelques autres compagnons du Prophète et un grand nombre de leurs disciples de différentes contrées, rejoignirent les partisans d'Ali. Il en résulta qu'après la mort du troisième calife, de tous côtés le peuple se tourna vers Ali, lui prêta serment d'allégeance et le choisit comme calife. Ainsi, Ali devint le quatrième calife des sunnites et le premier imam des chiites (à savoir, il était calife et imam, c'est-à-dire il avait à la fois l'autorité politique et religieuse).

     Omar a dit: ”Je jure par Dieu qu'Ali mérite le califat mais le peuple n'aurait pas été capable de supporter son califat. S'il était devenu calife, il aurait forcé le peuple à accepter la pure vérité et à suivre le droit chemin. Sous son califat, il n'aurait pu transgresser les limites de la justice et aurait donc cherché à engager la guerre contre lui”. Il déclara également: ” Je jure par Dieu qu'Ali est le plus digne parmi tous pour devenir calife, mais nous l'avons écarté pour trois raisons: 1)- Il est trop jeune, 2)- Il est lié aux descendants d'Abdol Mottalèb, 3)- Le peuple n'aime pas que la prophétie et le califat soient réunis dans une famille”.

     Ali fut finalement nommé le 4e calife en 656. Les sunnites se rangèrent aux côtés des Omeyades, la dynastie établie par Moaviah, tandis que les chiites continuaient d'appuyer les descendants du Prophète à travers la lignée d'Ali. Pendant son califat (656-661), Ali suivit les voies du Prophète, ramena la loi à sa pureté originelle et força tous les pouvoirs politiques incompétents à démissionner. Le premier jour de son califat, dans un discours au peuple, il déclara:

     “O peuple, sachez que les difficultés que vous avez rencontrées durant la mission du Prophète, sont revenues et vous assaillent à nouveau. Vos rangs doivent être complètement inversés afin que les personnes de vertu qui se trouvent à l'arrière soient ramenées à l'avant, et que ceux qui se sont placés à l'avant sans en être dignes retournent en arrière. Il y a le vrai et le faux. Chacun d'eux a ses adeptes, mais c'est le vrai qu'il faut suivre. Si le faux est majoritaire, cela n'a rien de nouveau, et si le vrai est rare et difficile à obtenir, il arrive parfois qu'il l'emporte, engendrant alors l'espoir du progrès. Certes, il n'arrive pas souvent que ce qui s'est éloigné de l'homme revienne à lui.”

     Ali continua à exercer son gouvernement révolutionnaire, mais comme il advient nécessairement dans tout mouvement de ce genre, des éléments de l'opposition dont les intérêts étaient compromis commencèrent à manifester leur désaccord et à opposer une résistance. Ils fomentèrent des guerres sanglantes qui se poursuivirent presque tout au long du califat d'Ali. Du point de vue chiite, ceux qui déclenchèrent ces guerres civiles n'avaient pas d'autre but que leurs intérêts personnels.

     La première bataille, nommée “Chameau”, fut causée par les regrettables différences de classes, créées sous Omar, qui provoquèrent une disribution inégale du trésor public. Quand il fut choisi pour le califat, Ali répartit le trésor d'une manière égale conformément à la pratique du Prophète. Quant à la seconde guerre, “Saffeïn”, à son origine se trouve le désir de Moaviah (le fondateur de la dynastie omeyade, 661-750, et le gouverneur de Syrie) de s'emparer du califat qui représentait pour lui un instrument politique mondain plutôt qu'une institution religieuse. Dans la troisième bataille, “Nahravan”, un certain nombre de gens se rebellèrent contre Ali à l'instigation de Moaviah. Ils semèrent la rebellion à travers tout le territoire islamique tuant en particulier les chiites. Ali écrasa les soulèvements, mais quelque temps plus tard, en 661, il fut assassiné dans la mosquée de Koufa pendant la prière par l'un des partisans de Moaviah.

Le bénéfice qui revient aux chiites par le califat d'Ali

     Bien qu'Ali pendant quatre ans et neuf mois de son califat ne fut pas en mesure de mettre un terme définitif aux troubles qui agitaient le monde islamique, il réussit néanmoins sur trois plans fondamentaux :

     1)- Grâce à ses mesures justes et honnêtes, il rendit à la manière de vivre du Prophète tout son éclat et sa séduction, surtout aux yeux de la jeune génération.

     2)- Il laissa après lui un inestimable trésor de  connaissances islamiques. Environ onze mille de ses sentences et aphorismes concernant différents sujets intellectuels, religieux et sociaux ont été recensés. Il fût le premier en Islam à s'intéresser aux questions métaphysiques, unissant la rigueur intellectuelle à la démonstration logique. La grammaire arabe fut systématisée par l'un des compagnons du Prophète et par Ali qui dicta un plan d'organisation afin de préserver la forme d'expression coranique.

     3)- Il forma un grand nombre de savants religieux parmi lesquels on trouve nombre d'hommes pieux et mystiques. Ces hommes ont été reconnus par les gnostiques ultérieurs comme les fondateurs de la gnose en Islam. D'autres parmi ses disciples devinrent les premiers maîtres de jurisprudence, de théologie, d'exégèse et de récitation coraniques.

Le transfert du califat à Moaviah et sa transformation en monarchie héréditaire

     Après le martyre d'Ali, son fils, Hassan qui est reconnu par les chiites comme le deuxième imam, devint calife conformément au testament d'Ali et également grâce à l'allégeance de la communauté. Mais Moaviah ne demeura pas impassible face à cet évènement. Il marcha avec son armée vers Bagdad , la capitale du califat, et déclara la guerre à Hassan. Il força Hassan à lui laisser le califat pour éviter une effusion de sang et à faire la paix. En 661, Hassan lui céda finalement le califat.

     Moaviah, après avoir accédé au califat, déclara dans un discours : ”Je ne me suis pas battu contre vous pour la prière ou le jeûne. Ce que je voulais, c'était régner sur vous, et ce but je l'ai atteint ... . Je sépare la religion de la politique et n'accorde aucune garantie concernant les devoirs et les réglements religieux. Je dépense toutes mes forces pour préserver mon pouvoir, à quelque prix que ce soit.” Il est à noter que la politique et la religion se présentent dans l'Islam comme une seule unité et se complètent l'un l'autre.

     Moaviah mit son projet à exécution, il alla jusqu'à déclarer que quiconque transmettrait un hadit louant la famille du Prophète ne jouirait d'aucune immunité ni protection. Parallèlement, il ordonna de récompenser quiconque pourrait apporter un hadit louant surtout les califes. Il en résulta qu'un grand nombre de hadits mensongers furent inventés. Moaviah donna l'ordre de répandre des commentaires défavorables au sujet d'Ali, du haut des chaires des mosquées à travers tout le territoire de l'Islam. Avec l'aide de ses agents,il tua les plus éminents disciples d'Ali. La plupart des chiites furent forcés de désavouer et même d'insulter Ali et d'exprimer leur mépris à son égard. S'ils refusaient, ils étaient mis à mort. Moaviah s'arrangea pour faire empoisonner Hassan, préparant ainsi la voie de la succession à son fils Yazid.

Les jours les plus difficiles du chiisme

     La période la plus difficile pour les chiites fut le règne de Moaviah (661-681) pendant lequel ils ne jouirent d'aucune sécurité. Deux des imams chiites contemporains, Hassan et Hosseïn (le troisième imam et le frère de Hassan), n'eurent aucune possibilité de changer les circonstances opressives dans lesquelles les chiites se trouvaient.

     Le fils de Moaviah, Yazid, n'avait aucun sentiment religieux et était peu respectueux des  règles de l'Islam. Seules l'intéressaient la débauche et la frivolité. Ses trois années de califat (681-684) furent la cause de catastrophes sans précédent dans l'histoire de l'Islam: en 681, il massacra, de la façon la plus atroce qui soit, l'imam Hosseïn et les siens à Karbala; il ordonna un massacre général à Médine et, pour trois jours, donna à ses soldats licence de tuer et de piller; il fit détruire et brûler la Kaabah Sacrée. Avec l'assassinat de Hosseïn, l'antagonisme entre chiites et sunnites prit un tour définitif.

     Après Yazid, la famille de Marvan prit possession du califat. Le gouvernement de cette famille (684-754), inaugura un empire dictatorial qui se donna le titre de califat islamique. Pendant cette période, le califat, en principe, “représentant du Prophète” et considéré comme le protecteur de la religion, décida de construire une pièce au-dessus de la Kaabah, afin de s'aménager un lieu de distraction pendant le pélerinage annuel. L'un de ces califes prit le Coran comme cible de sa flèche, et dans un poème composé contre le Coran déclara: ”Au jour du jugement, lorsque tu apparaîtras devant Dieu, dis-lui: le calife m'a déchiré”.

     Les chiites connurent des jours amers durant cette sombre période. Pourtant, malgré l'injustice et l'irresponsabilité des gouvernements, l'ascétisme et la pureté des Imams de la famille du Prophète rendirent les chiites plus attachés à leurs croyances. Le premier siècle n'était pas clos que déjà quelques personnalités influentes fondaient la ville de Qom en Perse et en faisaient une colonie chiite. Malgré tout, la plupart des chiites continuaient à vivre cachés, pratiquant leur vie religieuse en secret pour assurer leur propre survie et surtout celle de leur croyance.

     Les malheurs engendrés par les Omeyades devinrent si évidents que la majorité des sunnites, bien qu'ils crussent en général au devoir d'obéissance envers les califes, ressentirent si fort les affres de leur conscience religieuse qu'ils furent obligés de diviser les califes en deux groupes. Ils en vinrent donc à distinguer les “Califes Rachédine " (guidés correctement), qui sont les quatre premiers califes (Abou Bakr, Omar, Osman, Ali) des autres qui commencent avec Moaviah, car le gouvernement des quatres premiers califes fut fortement religieux en caractère alors que le califat omeyade fut teinté de considérations terrestres.

Le chiisme pendant le 8e siècle

      Au 8e siècle, commença un mouvement anti-omeyade au nom de la famille du Prophète en Perse. Le chef de ce mouvement était un général perse, Abou Moslèm Marvazi, qui se rebella contre le gouvernement omeyade et le renversa. Ce mouvement n'était pourtant pas directement issu de la volonté des Imams. Finalement un descendant du Prophète, Abol Abbas, arriva au pouvoir et fonda le califat abbasside (750-1258) au nom de la famille du Prophète. Au début, les Abbassides se montrèrent bons envers le peuple en général et envers les descendants du Prophète en particulier. Mais très vite, ils se mirent à imiter les voies injustes des Omeyades: ils emprisonnaient, torturaient et massacraient et les chiites et les sunnites. Le chiisme ne profita nullement de la dissolution des Omeyades et de l'établissement des Abbassides. Ses oppresseurs ne firent que changer de nom.

Le chiisme au 9e siècle

     Au début du 9e siècle, Maamoun (813-833), le calife abbasside, favorisa la démonsration intellectuelle et laissa une complète liberté à la discussion et à la difusion des diverses opinions religieuses. Cette situation favorable fut principalement due au fait que beaucoup de livres scientifiques et philosophiques furent traduits du grec, du syriaque et d'autres langues encore en arabe. Les gens se mirent à étudier passionnément les sciences. Les savants chiites profitèrent pleinement de cette liberté poussant au maximum les activités culturelles et la propagation des enseignements chiites.

     De plus, Maamoun, pour éviter les révoltes des chiites, qui étaient assez puissants et contre le califat abbasside, fit de l'imam Reza, le huitième imam, son successeur. Il en résulta que les chiites furent jusqu'à un certain point libérés des pressions gouvernementales et connurent une certaine indépendance d'action. Pourtant très vite le tranchant du sabre se tourna à nouveau contre eux et les jours anciens réapparurent. Il est à savoir que l'imam Reza n'accéda jamais au califat et fut tué par Maamoun.    

Le chiisme au 10e siècle

     Durant le 10e siècle apparurent certaines conditions nouvelles favorisant la diffusion et la consolidation du chiisme. Parmi celles-ci, il y avait les faiblesses apparues dans le gouvernement abbasside et l'avènement des Bouyides (945-1055). Les Bouyides étaient chiites et avaient une très grande influence à Bagdad jusque sur le calife lui-même. Cette nouvelle force permit aux chiites de propager ouvertement leurs idées religieuses. A cette période, les Fatimides, qui étaient ismaéliens, conquirent l'Egypte et fondèrent un califat qui dura plus de deux siècles (908-1171). 

Le chiisme du 11e au 15e siècle

      Durant cette période, le chiisme ne cessa de se développer même si sa puissance et sa liberté dépendaient des conditions locales et des souverains en place. Vers la fin du 11e siècle, l'activité missionnaire ismaélienne rayonna à partir de la forteresse d'Alamout en Perse et pour presque un siècle et demi les ismaéliens vécurent dans une indépendance complète dans les régions centrales de la Perse. Au début du 12e siècle avec l'invasion mongole et en conséquence de l'engagement général dans la guerre, du chaos et de la continuation des croisades, les divers gouvernements islamiques n'exercèrent pas une pression excessive sur les chiites.

     De plus, la conversion au chiisme de quelques souverains mongols (1265-1353) de Perse,  dont Sultan Mohammad Khodabandeh, contribua largement à l'expansion du chiisme. Il faut aussi mentionner les rois des dynasties turkmènes Aq Qoyounlou (1434-1514) et Qara Qoyounlou (1275-1468) qui régnèrent sur une grande partie de la Perse de même qu'il faut évoquer le gouvernement fatimide d'Egypte.

Le chiisme aux 16e et 17e siècles

     En l'an 1500, Chah Esmaïl, le fondateur de la dynastie safavide (1501-1722) qui était de la famille du Cheikh Safi Ardébili (mort en 1334), à la fois un maître soufi et un chiite, amorça une révolte à Ardébil, avec trois cents soufis, disciples de ses ancêtres, avec pour but la fondation d'une nation chiite indépendante et puissante. Après des guerres sanglantes contre les gouverneurs locaux et les Ottomans qui détenaient le titre de calife, il réussit à unifier la Perse et à promouvoir le chiisme au rang de religion officielle de son royaume. Ainsi le chiisme devint pour la première fois la religion officielle d'un Etat musulman et à partir de ce moment, il resta la religion de la majorité des Iraniens. Après la mort de Chah Esmaïl, d'autres rois safavides continuèrent à considérer le chiisme duodécimain comme religion d'Etat de ce pays et à confirmer l'influence du chiisme sur cette terre. Dans les autres terres musulmanes, par contre la population chiite n'augmenta que par le mécanisme naturel de la croissance de la population.

Le chiisme du 18e au 20e siècle

     Pendant ces trois derniers siècles, le chiisme a poursuivi un rythme de croissance naturel. Actuellement, l'Iran est le seul pays du monde dans lequel le chiisme est reconnu comme religion officielle. Les seuls pays où les chiites sont en majorité sont l'Iran (91,2%), l'Azerbaïdjan (70%), l'Irak (62,5%), le Bahreïn (57,2%) et le Liban (48%). Le sunnisme comprend la majorité des musulmans et le chiisme compte un peu plus de 10% de la communauté musulmane.

L'edjtéhad

     Le modjtahèd est quelqu'un qui, par sa maîtrise des sciences religieuses et la possession de qualités morales, a le droit de pratiquer l' edjtéhad ou l'émission de nouveaux avis par le raisonnement sur des matières appartenant à la religion.

     Les musulmans pour apprendre minutieusement les pratiques religieuses s'adressent aux modjtahèds. L'action qui consiste à suivre les modjtahèds se nomment “imitation”. Naturellement, cette imitation diffère de celle des principes de la religion, laquelle est interdite selon le texte même du Coran. Précisons que le chiisme ne permet pas l'imitation d'un modjtahèd décédé. C'est-à-dire qu'un individu qui ne connaît pas la réponse à un problème religieux, doit imiter un modjatèd vivant et ne peut se référer au point de vue d'un modjtahèd décédé à moins d'avoir reçu cette indication du vivant du modjtahèd. Cette pratique est l'un des facteurs qui a contribué à garder vivante la jurisprudence démonstrative chiite à travers les âges. Il existe toujours des personnes qui poursuivent continuellement la voie du jugement indépendant et s'occupent d'une génération à l'autre de problèmes de jurisprudence.

     L'edjtéhad n'existe plus dans l'Islam sunnite depuis le 9e siècle. En sunnisme, à la suite d'un consensus d'opinion qui eut lieu au 10e siècle, on décida que la soumission à l'une des quatre écoles ( celle de Hanafi, Maléki, Chaféi et Hanbali) serait obligatoire. Le libre edjtéhad ou l'imitation d'une école autre que ces quatre dernières fut interdite. Il en résulte que la jurisprudence sunnite s'est figée dans les conditions où elle se trouvait il y a 1100 ans. Récemment, certains sunnites se sont désolidarisés de ce consensus et se sont mis à exercer le libre edjtéhad.

Remarque :

     Sunnites et chiites partagent les mêmes obligations religieuses (la prière, le jeûne, l'aumône, le khoms qui signifie "donner un cinquième du bien", le pèlerinage à la Mecque, jihad qui est généralement traduit par "guerre sainte" ce terme signifie aujourd'hui "défense sainte", "encourager à pratiquer les principes moraux", et "prohiber les mauvaises actions") ainsi que les mêmes croyances fondamentales (la foi en un Dieu unique, la croyance en la mission des prophètes, la croyance dans le jour du Jugement dernier).

Glacière

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Thèmes particuliers

Zour Khaneh (maison de la force)

Tchaï khaneh (maison de thé )

Novrouz (Nouvel An)

Achoura

Bazar                                                  

     Le bazar est l'un des chefs d'oeuvres de l'architecture iranienne. Dans toutes les villes d'Iran, il y a des bazars. Autrefois les bazars étaient situés dans le centre et constituaient la cour commerciale de la ville. Aujourd'hui les bazars qui ont conservé ce rôle sont rares.

     Autrefois les bazars se composaient d'une allée principale et de plusieurs allées transversales. De chaque côté de l'allée il y avait des ruelles parallèles à cette dernière, dénommées "ruelles de caravanes". L'allée principale du bazar donnait en général sur la route qui conduisait à l'entrée principale de la ville et les caravansérails s'édifiaient entre l'allée principale et les ruelles de caravanes. Ainsi les caravanes arrivaient directement aux caravansérails  et en sortaient de même.  La règle islamique de la concentration des commerces en un lieu unique, de leur ségrégation par professions dans certains bazars, est encore respectée. Les bazars sont toujours le centre de la vente de l'artisanat et le quartire le plus animé de la ville.

     Le plus grand bazar de l'Iran est celui de Tabriz. Quel que soit le circuit, les touristes peuvent voir ncore les vestiges des caravansérails qui longent les vieilles routes commerciales cachées souvent par les routes actuelles. A l'époque achéménide (550-330 av. J.-C.), Darius fonda le premier service postal en construisant des routes modernes jalonnées de caravansérails servant d'étapes aux voyageurs et aux facteurs. Si les plus anciens qui existent, datent des Sassanides (224-642 après J.-C.), la plupart de ceux qui sont encore debout et en bon état remontent au règne de Chah Abbas (1598-1629) qui en a fait construire 999. En ville, ils jouxtaient souvent le bazar de manière à faciliter le transfert des marchandises directement des animaux aux étals. On apprécie le calme de leurs petites cours, ornées d'un petit bassin à jets d'eau bordé de quelques arbres.

Caravansérail

     Quel que soit le circuit, les touristes peuvent voir encore les vestiges des caravansérails qui longent les vieilles routes commerciales cachées souvent par les routes actuelles. A l'époque achéménide (550-330 av. J.-C.), Darius fonda le premier service postal en construisant des routes modernes jalonnées de caravansérails servant d'étapes aux voyageurs et aux facteurs. Si les plus anciens qui existent, datent des Sassanides (224-642 après J.-C.), la plupart de ceux qui sont encore debout et en bon état remontent au règne de Chah Abbas (1598-1629) qui en a fait construire 999. Ces constructions, souvent fortifiées, offraient une protection efficace contre les attaques de bandits. En ville, ils jouxtaient souvent le bazar de manière à faciliter le transfert des marchandises directement des animaux aux étals. On apprécie le calme de leurs petites cours, ornées d'un petit bassin à jets d'eau bordé de quelques arbres.

Qanat

     Le problème de l'approvisionnement en eau se posait déjà à une époque très ancienne en Iran . Pour étendre au maximum dans les plaines les possibilités de culture, les Iraniens sont passés maîtres dans la technique des galeries d'amenée des eaux souterraines, les qanâts. En Iran ces derniers ont vu le jour sur le plateau central vers le 8e siècle av. J.-C. et sont vraiment la technique nationale iranienne d'utilisation des eaux.

    Une solution bien adaptée au pays a été développée et reste aujourd'hui, à certains endroits, presque inchangée : la construction de conduites souterraines, ou qanâts, qui permettent de capter l'eau des nappes de piedmont (plaine alluviale glaciaire de pente faible) et de l'amener plus loin vers l'aval de la plaine. Il faut d'abord creuser un puits jusqu'à une source souterraine située en amont de l'endroit à irriguer puis un tunnel permettant d'apporter l'eau selon une inclinaison très douce, 0,5° au km. Le cours du qanât peut être suivi à la surface par une série de puits creusés, à intervalles réguliers, qui permettent aux ouvriers de respirer sous la terre, d'évacuer les déblais et d'entretenir les canaux.

       Certains qanâts peuvent atteindre plusieurs dizaines de kilomètres (maximum de 150 km dans la province de Khorassan) et descendre jusqu'à 300 mètres de profondeur (la meme région). Beaucoup d'oasis sont entièrement pourvues en eau par ces qanâts et ne dépendent pas de puits ou de sources naturelles. Le pays en compterait des milliers. Vu d'avion leur tracé apparaît très clairement, jalonné par l'alignement des alvéoles boursouflées qui sont les orifices des puits.

       La convergence des qanâts, organisée vers des points appropriés, permet de développer de grandes oasis car la vie iranienne est placée tout entière sous le signe de l'aridité. Un critère significatif en est la limite de l'agriculture dépendant des pluies. La plus grande partie du pays se trouve au-delà de cette limite, et la culture n'y est possible qu'avec le secours de l'irrigation. Auparavant, le surplus de l'eau était orienté vers divers quartiers à tour de rôle pour remplir les réservoirs publics.

       Non seulement la réparation des anciens, mais même la construction de nouveaux qanâts demeure une nécessité et une pièce maîtresse de toute l'utilisation des eaux. Les calculs de rentabilité montrent que la rentabilité de la construction de nouveaux qanâts s'échelonne entre 7% et 25% par an, soit nettement plus que bien des barrages importants, surtout en année sèche. Le débit total des qanâts iraniens est évalué de 5 à 900 lit/sec.

     Le développement des procédés traditionnels, à côté des techniques nouvelles, demeure un impératif. L'édification et l'entretien des qanâts  posent des problèmes financiers considérables aux paysans. Elles doivent être assurées par des coopératives paysannes, aidées par des subventions gouvernementales sinon bientôt cette technique tombera dans l'oubli. Avec le développement des centres urbains beaucoup de qanâts ont été couverts par les constructions. Récemment on a eu recours à des puits profonds atteignant la nappe phréatique et amenant l'eau en surface avec des motopompes, mais les agriculteurs préfèrent les qanâts aux puits car ils n'ont besoin ni de carburant ni d'électricité pour couler sans arrêt.

Hammam

     Le hammam est une institution populaire des plus vivantes en Iran . Le plus ancien que nous connaissons est celui du palais Tatchar de Darius à Persépolis. Cette invention Iranienne a progressivement séduit tout l'Orient. C'est un lieu de détente accessible à tous, qui offre beaucoup plus que le service fonctionnel d'un bain douche municipal. Le hammam fait partie de la vie de tous les jours, des rites du mariage et des relevailles (convalescence) en un mot, on ne va pas uniquement au hammam par hygiène, mais bien pour une sorte de rénovation du corps, une manière de purification. A vrai dire, on y va aussi pour se distraire, pour retrouver des amis, pour bavarder. Certaines heures sont réservées aux femmes, d'autres aux hommes.

     Vous vous déshabillez, ne gardant pour tout vêtement que le "long" la grande étoffe rouge qui sert de pagne. Le client se livre d'abord à un prélavage consciencieux et lorsqu'il est prêt, il appelle le karégar qui se met à le masser avec vigueur, faisant craquer les articulations, pétrissant le dos et la poitrine d'une main experte. Ensuite, tandis que le baigneur repose sur le côté, l'impitoyable kissé kèche saisit un gant rêche enduit d'une argile spéciale, la "séfid ab" et se met en devoir de gommer les peaux mortes et les dernières impuretés de la peau. Le patient est alors savonné avec un nouet moussant (linge dans lequel on a placé une substance pour la faire infuser) puis sans crier gare, rincé à grands seaux d'eau très chaude. On sort de l'aventure détendu et léger. Les soigneurs masculins s'occupent des hommes, tandis que des femmes prennent soin de la gente féminine. Les mères de famille apprécient grandement le hammam qu'elles fréquentent avec toute leur progéniture. Elles y restent des heures, y rencontrent leurs amies, s'y font apporter du thé et des douceurs et papotent à en perdre haleine. Les hammams se composent :

- d'une salle d'entrée située au fond d'un couloir sinueux qui semble s'enfoncer dans les entrailles de la terre,

- d'une salle chaude comprenant un réservoir d'eau chaude et un réservoir d'eau froide,

- Au milieu de la salle d'entrée, servant aussi de vestiaire,  il y a un joli bassin avec des jets d'eau rafraîchissants.

     Malheureusement, les hammams traditionnels ne fonctionnent plus car les salles de bains les ont remplacés. Pour conserver le souvenir agréable des hammams d'antan, plusieurs d'entre eux se sont transformés en maison de thé.  

Badguir

     Les Iraniens utilisaient au mieux les données de la nature. La chaleur torride dans les villes désertiques de l'Iran a causé l'apparition des badguirs (tours du vent), ancêtres de la climatisation. Elles sont construites sur les toits et sont percées d'une série d'ouvertures dans la partie supérieure.        Les tours du vent sont un système de ventilation extrêmement efficace. Elles sont destinées à recueillir et à faire circuler le moindre souffle d'air dans les habitations. Le vent pénètre dans la tour placée parfois au-dessus d'un bassin d'eau, rafraîchissant ainsi l'air.  Les Iraniens ont inventé des réfrigérateurs pour boire glacé tout l'été, grâce aux réserves de neige ou de glace qu'on emmagasinait l'hiver dans des souterrains.

Yakhdan

     Certaines villes désertiques comme Kerman abritent des vestiges de yakhdan (glacière) qui sont en brique cuite. Elles sont ovales et enterrées à moitié. A côté de chaque glacière, il y a de grands murs pour ombrager les canaux peu profonds se trouvant à leurs pieds. Les jours où la température descendait au dessous du zéro, on mettait de l'eau dans les canaux et lorsqu'elle était gelée sous l'effet du froid on transférait les blocs de glace dans la glacière pour les conserver pendant l'été. Parfois même, on pressait la neige pour en faire la glace.

Faune

jeudi, 13 septembre 2018 00:00

Nature, flore et faune

Géographie, nature et faune

    La République Islamique d'Iran (nom officiellement adopté en 1934),a une superficie de 1 648 195 km². Il est bordée au nord par l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la mer Caspienne et le Turkménistan, à l'est par l'Afghanistan et le Pakistan, au sud par la mer d'Oman et le golfe Persique et à l'ouest par l'Iraq et la Turquie. Le total des frontières terrestres iraniennes est de 6031 km et celui de ses frontières maritimes de 2700 km. 

     Suivant les dernières divisions administratives, l'Iran est divisé en 28 provinces, 252 cantons et 680 districts. Chaque province est administrée par un préfet, chaque canton par un sous-préfet et chaque district par un chef de district. La province la plus vaste de l'Iran est le Khorassan avec une superficie de 302 913 km² et la moins grande est Qom avec une superficie de 11 240 km².

Nature

     Situé entre trois dépressions, la mer Caspienne, le golfe Persique et la mer d'Oman, l'Iran est essentiellement un pays, d'altitude souvent supérieure à 1000 m. Le centre du pays est un plateau désertique bordé par de hautes chaînes montagneuses.

Montagnes

     En Iran il y a deux chaînes principales : Alborz et Zagros. La chaîne de l'Alborz est un massif très élevé entre le plateau iranien et les basses terres du littoral de la mer Caspienne   (altitude absolue 26 m au-dessous du niveau des mers). Elle compte plusieurs pics au-dessus de 4000 mètres dont le plus haut est le Damavand (5671 m), un volcan éteint qui domine la ville de Téhéran. Le Damavand est le point culminant du pays, il est couronné de neiges éternelles. La chaîne se prolonge du nord-ouest au nord-est où les montagnes sont moins hautes.

     Les monts du Zagros, dont certains sommets dépassent également les 4000 mètres, s'étirent selon une direction nord-ouest sud-est. Ils partent du lac Van en Turquie et s'allongent jusqu'au golfe Persique. Le Déna (4409 m) est le point culminant du Zagros. L'altitude générale des lignes de crête s‘abaisse régulièrement vers le sud-est où les chaînes se morcellent. A l'exception des confins, où les plateaux rejoignent les chaînes du Zagros et de l'Alborz, les montagnes sont peu élevées et détachées les unes des autres. Plus de 50% du territoire iranien est montagneux.   

Mers et lacs

     Avec une superficie de 240 000 km², le golfe Persique contient des dizaines d'îles, pour la plupart inhabitées. Les îles les plus importantes, habitées, sont Qèchm (1491 km²) et Kich (89,7 km²). Ils attirent les investisseurs et les touristes iraniens et étrangers. La profondeur maximum du golf Persique est de 90 m. La mer Caspienne, avec une étendue de 424 200 km² et d'une profondeur moyenne de 170m, est le plus grand lac du monde. Elle se partage entre l'Iran, l'Azerbaïdjan, la Russie, le Kazakstan et le Turkménistan.

     Le rivage méridional de la Caspienne s'étend comme une bande couverte de belles forêts denses. Par contre, tout le littoral du golfe Persique est aride et n'est couvert que de rare végétation et de quelques palmeraies. Mais les bordures du golfe Persique et la mer d'Oman, dont une partie est rocheuse et l'autre sableuse, ne sont pas aussi monotones que celles du nord.

     Situé en Azerbaïdjan, d' une superficie de 4 868 km², le lac Oroumie h est le lac le plus vaste d'Iran. Ce lac, dont la salinité dépasse 30%, est l'un des plus importants centres d'application de boue. La plupart des lacs iraniens sont salés. 

Déserts

     Le plateau lui-même est occupé au centre-sud-est par deux zones désertiques : le Dacht-é Kavir , le désert salé au nord et le Dacht-é Lout , le désert de sable au sud. Elles s'incurvent en plusieurs points et descendent au sud-est jusqu'à 300 m d'altitude. Ces régions sont parmi les plus arides du monde. Environ 25% de l'Iran est classifié comme étant désertique. Ces zones supportent néanmoins une végétation éparse mais adaptée à la sécheresse et au sol salin. Suivant la politique de lutte contre la désertification, 21 000 km² de la surface totale des déserts ont été reboisés.

Forêts

     A l'heure actuelle, le territoire iranien comprend 7,6% de forêts (125 262 82 km²)  dont 55,5% sont constitués par les forêts de chênes de l'ouest, 19% par les forêts du sud de la mer Caspienne, 13,3% par les forêts de pistachiers du sud et de l'est, 6,6% par les forêts de Aras (au nord-ouest) et 5,6% par les forêts éparses des régions désertiques. Recouvert de forêts denses, le versant nord de l'Alborz forme le plus grand espace vert du pays. De petites forêts, moins touffues, composées surtout de chênes, poussent le long du Zagros. En comparaison, le sud et l'est de l'Iran sont pratiquement dépourvus de végétation naturelle. Le territoire iranien comprend moins de 25% de terres cultivables.

Fleuves

     Situé au Khouzestan et long de 850 kilomètres, le Karoun est le fleuve le plus long et le seul navigable du pays. Il prend sa source dans les monts Zagros et se jette dans le golfe Persique. La plupart des fleuves iraniens se jettent dans le golfe Persique et la mer  Caspienne, mais certains n'aboutissent jamais à la mer.

Sources thermales     

     L'Iran est cerné par des montagnes du crétacé et du tertiaire dont certaines d'origine volcanique ont engendré des sources thermales et minérales. Aujourd'hui, on recense en Iran plus de 500 sources thermales et minérales utilisées pour la consommation ou pour les cures. La plupart de ces sources se trouvent dans les montagnes d'Azerbaïdjan.

Grottes

     La complexité et la diversité des formations calcaires ont constitué de nombreuses grotte s dans diverses provinces du pays notamment au Hamédan, Lorestan et en Azerbaïdjan.

Faune

     L'Iran est un carrefour de régions zoologiques et sa grande diversité climatique et géographique a permis l'établissement d'une faune extrêmement riche et variée. Malheureusement des siècles de déboisement, d'élevage de moutons et de chèvres, de culture, la pollution moderne, la construction de logements, l'assèchement des marais et leur conversion en terrains agricoles ainsi que la chasse ont eu un sérieux impact sur l'environnement et ont entraîné la disparition de nombreuses espèces d'animaux.

     Aujourd'hui, des zones naturelles protégées existent en Iran . Il existe également des parcs forestiers, des rivières ou des zones côtières protégées ainsi que des sites pour la protection des marécages. Aujourd'hui l'Iran compte plus de 70 de ces réserves réparties à travers tout le pays. Une région reste très intéressante de par sa faune : Le nord de l'Iran autour de la Caspienne où la forêt particulièrement dense nourrit une grande diversité d'espèces. 

Mammifères

     L'Iran compte 160 espèces de mammifères sauvages parmi lesquelles se trouvent l'insecte de 2 grammes et la baleine de 130 tonnes. Parmi les plus importants citons, l'antilope, le bouquetin, le caracal, le cerf, le chacal, le chameau de Bactriane, le chat persan, le chevreuil, le dromadaire, l'écureuil, la gazelle, le guépard, l'hyène, le lapin, le lièvre, le loup, le lynx, la mangouste de Perse, le miel mangeur ( roudak ), le mouflon, l'onagre, l'ours, la panthère, le porc-épic, le renard et le sanglier.

     Parmi les espèces les plus étonnantes, mentionnons le mouton roux, un animal apparenté à l'ibex et doté d'une barbiche noire et de cornes recourbées, le mouflon d'Oréal, avec sa barbiche blanche et ses immenses cornes en spirale.

Oiseaux

     Plus de 350 espèces d'oiseaux endémiques ont été répertoriées en Iran . L'Iran est également l'une des régions les plus importantes de tout le Moyen-Orient pour le passage d'oiseaux migrateurs. Environ 100 espèces d'oiseaux migrateurs traversent l'Iran. Les oiseaux migrateurs sont représentés, entre autres, par le grand flamant, le canard, le cygne, l'ibis, le martin-pêcheur de Smyrne et l'oie, qui arrive notamment sur les marais d'Anzali (dans la région de la Caspienne), les lacs salés d'Oroumieh (au nord-ouest), et de Bakhtégan (au sud-est de Chiraz).

     L'Unesco a déclaré le lac Oroumieh “zone d'intérêt particulier” afin de protéger la multitude d'oiseaux migrateurs qui s'y arrêtent. Parmi les oiseaux de chasse, les plus importants sont l'aigle doré, balaban , l'emérillon, l'épervier, le faucon, le gerfaut, le phénix, le sargapeh et le vautour noir. Parmi les plus beaux citons la cigogne blanche, le faisan, le ganga couronné, le héron, la huppe, l'outarde et différentes espèces de hibou.

Poissons

     Dans les mers d'Iran (le golfe Persique, la mer Caspienne et la mer d'Oman),  il y a environ 180 espèces de poissons. Parmi les plus importantes citons la carpe, le muge, l' ozoun boroun, le poisson blanc, le poisson-éléphant et la truite à taches rouges.

     Le golfe Persique abrite plus de 200 espèces d'animaux aquatiques parmi lesquels des poissons tropicaux, des dauphins, des espadons, des marsouins, des requins et des tortues. On y pêche la crevette, la sardine et le thon. La mer Caspienne recèle des saumons, des phoques et des esturgeons qui produisent le meilleur caviar du monde. Dans la Caspienne, on pêche surtout le poisson blanc, le muge et l'esturgeon. La pêche, le développement portuaire et la pollution ont provoqué des dégâts considérables sur un écosystème déjà fragile. Le trafic de caviar pose les problèmes les plus sérieux.   

Reptiles

     En Iran il existe 61 espèces de serpents dont 21 sont vemineux et 5 sont maritimes. Parmi les plus importants citons le cobra, l'orvet (serpent de verre), le serpent-chameau , le serpent cornu , le serpent de courte taille , le serpent yaleh et différentes espèces de vipères. Aujourd'hui l'Iran produit et exporte l'antidote aux morsures de serpent. A noter aussi la tortue verte d'Iran, le crocodile d'Iran et différentes espèces de lézards.

Espèces menacées

     Jusque dans les années 40, on chassait lions, tigres, panthères, et guépards. Aujourd'hui, seuls les panthères et les guépards survivent encore. Pêché à outrance, l'esturgeon risque de figurer bientôt sur la liste des espèces menacées, tout comme le phoque de la mer Caspienne. Au nombre des espèces rares, notons aussi l'aigle royal.

1-   Loup

25- Dromadaire

2- Chacal

26- Mouflon d'Arménie

3- Renard

27- Phoque

4- Ours brun

28- Esturgeon

5- Ours noir

29- Lapin

6- Hyène

30- Crocodile

7- Lynx d'Europe

31- Tortue de mer

8- Lynx de Palace

32- Dauphin

9- Lynx

33- Mouflon

10- Caracal

34- Renard de sable

11- Panthère

35- Ecureuil

12- Guépard

36- Roudak

13- Onagre

37- Miel mangeur (roudak)

14- Sanglier

38- Renard rouge

15- Cerf jaune 

39- Ecureuil rayé

16- Antilope

40- Bouquetin

17- Chevreuil

41- Vautour noir

18- Gazelle

42- Perdrix

19- Djébir (une espèce de gazelle)

43- Aigle royal

20- Mouflon Oréal

44- Aigle doré

21- Porc-épic

45- Cigogne blanche

22- Serpent

46- Faisan

23- Flamant rose

47- Saumon

24- Pélican

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